Choc du futur et éparpillements

Un bref retour, suite entre autres aux commentaires – dont la qualité, encore une fois ne cesse de m’épater – qu’avait suscité mes Questions d’une dinosaure (qui s’assume).  Merci d’avoir ainsi enrichi la réflexion sur les journaux, qui vivent, pour le meilleur et pour le pire, la fin d’une époque. Et merci notamment à Louise Branchaud, qui  a aussi mis dans la balance les vertus du web, notamment à travers « les millions d’individus [qui] l’ont utilisé pour réclamer leurs droits et leur liberté. Ils ont tweeté, facebooké, youtubé toute l’horreur du régime abusif et corrompu d’Iran. »  Il n’a d’ailleurs jamais été question de prétendre que les nouveaux médias étaient, au départ, des calamités. Mais il faut aussi signaler ce qu’on est en train de perdre… même si, ultimement, c’est peut-être pour en faire le deuil.

Mon collègue Bastien Beauchamp, sur son excellent blogue qu’il a lancé récemment, a d’ailleurs senti le besoin d’ériger une pierre tombale virtuelle en mémoire de la télé traditionnelle… Je n’ai pas l’impression qu’on doive faire de même pour les journaux, même si on devra peut-être, en chemin, en enterrer certains. Louise Branchaud, tout comme l’avait aussi fait, via Twitter, François Cardinal de La Presse, ont aussi pointé vers l’initiative Times Reader du New York Times.  Lirez-vous cela, à la place du quotidien papier ? Dans mon cas personnel, j’en doute.  Mais c’est peut-être une piste intéressante.

Et je reviens juste la chonique de Pierre Foglia, dans La Presse d’aujourd’hui, qui s’inquiète de nos changements d’habitudes quant à la lecture. Il revient d’ailleurs sur un article par il y a un an dans  The Atlantic Monthly, intitulé Is Google making us stupid? , et auquel j’avais d’ailleurs fait référence dans mon éditorial d’octobre dernier dans Infopresse. Et,  je vous recommande chaudement, à nouveau, d’aller le lire… Et vous, lisez-vous encore « en profondeur », ou trouvez-vous que vous ne faites que vous éparpiller, et à lire seulement pour des raisons « utilitaires » ?

  1. Louise Branchaud

    Marie,
    Loin de moi l’idée que tu aies pu croire ou laisser entendre que les nouveaux médias soient des calamités. Bien au contraire, ta signature sur ce blogue te rend complice du média. Cela dit, ma contribution soulevait simplement le fait que l’on ne perd pas tout.
    A+

  2. Je crois que la télé a la peau plus dure que les journaux… Comme l’écrivait Foglia, peut-être ne va-t-on plus dans les pages de La Presse pour les résultats sportifs… Mais sans doute devrions-nous donc attendre des journaux/portails d’information plus d’analyse et de synthèse?

    Quant à Google, il n’a pas inventé la stupidité… L’exacerbe-t-il? Encore là, il s’agit d’une question d’utilisation personnelle. Google n’est qu’un outil de recherche: potins cinéma, recette de courgettes ou rapport détaillé sur la récente recherche pharmaceutique?

    L’incapacité des gens à lire un texte en profondeur date de bien avant l’apparition du web.

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