C2-MTL : l’entrepreneuriat de demain

« Non, je n’y vais pas… En fait, je ne sais pas ce que c’est au juste ». C’est ce que m’a répondu un ami – pourtant autrement très, très, au fait de tout ce qui se passe en matière de communications – quand je lui ai demandé s’il allait assister à C2-MTL.

C’est sans doute le principal défi de C2-MTL : faire connaître – et comprendre –  ce que c’est au juste, comme événement, quelle est sa fonction, et ce qui constitue principalement son intérêt.

 C2-MTL : l’entrepreneuriat de demain

C’est évidemment Alec Baldwin qui fait les manchettes dans les médias,  au terme de cette première journée de conférences. Cela fait partie de la formule de l’événement : quelques très grandes vedettes qui servent entre autres à piquer l’intérêt médiatique, à côté de conférenciers qui viennent chercher des intérêts plus pointus. L’an dernier, par exemple, on avait James Cameron, réalisateur entre autres de Titanic. Et l’année précédente, les têtes d’affiches comprenaient Richard Branson, le charismatique fondateur de Virgin, et le designer superstar Philip Starck. Cette année, en fait, Baldwin est arrivé obligeamment en remplacement d’une autre superstar des divers écrans : jusqu’à il y a peu de temps, on attendait Kevin Spacey, qui a dû se décommander. Avouons que ça vient vous bousiller un momentum….

Mais en fin de compte, l’intervention de Baldwin était bien dans la note de ce qui émerge à C2-Mtl. Comme le montre l’article du Journal de Montréal aujourd’hui, il a énormément été question de philanthropie, à travers les dons – réfléchis et soutenus –  que fait l’acteur à diverses œuvres, en

priorisant le domaine de la culture : en période de difficultés économiques, c’est un des premiers domaines qui écopent, a-t-il expliqué. Baldwin était interviewé par Andy Nulman, connu d’abord pour ses fonctions au groupe Juste pour Rire, puis aussi, plus récemment, au comité du 375e anniversaire de Montréal. Nulman, qui avait été lui-même conférencier il y a deux ans, a pu mettre en valeur ses talents d’intervieweurs, et sa grande connaissance des enjeux abordés. Et à la fin, surprise, Kent Nagano, chef de l’Orchestre Symphonique de Montréal, est venu prendre la relève de l’intervieweur… en proposant à Baldwin d’être chef d’orchestre invité. L’acteur a décliné, en invitant plutôt le public à davantage soutenir l’OSM…

Philanthropie et entrepreunariat social

S’il y a une tendance qui émerge de C2-MTL, non seulement cette année, mais après quatre ans d’existence, ce sont les fenêtres ouvertes vers l’entrepreneuriat de demain. Il est pratiquement toujours question, d’année en année, de la place que la responsabilité sociale doit maintenant occuper, au cœur de la stratégie des entreprises. C’est une façon de voir très différente, par rapport aux traditionnelles lmplications dans des « œuvres charitables » et dans des « causes ».  « La différence entre la charité et l’entrepreneuriat social, c’est que le dollar investi dans une œuvre charitable n’a qu’une vie ;alors que le dollar investi dans une entreprise à vocation sociale revit à l’infini », a expliqué l’animateur d’un atelier sur le sujet. La définition d’une entreprise sociale, selon Wikipédia : une entreprise rentable, mais ne paie pas de dividendes, et dont le seul but est de s’attaquer à un problème social. Un des exemples cités était la chaîne d’hôtels Magdas, en Autriche : plus de 90% de ses employés sont des réfugiés. Le but de l’entreprise est d’aider les réfugiés à s’intégrer à la société autrichienne. Ce qui n’empêche pas Madgas d’être une entreprise commerciale, qui cherche à attirer des clients, et les satisfaire.

C’est une tendance qu’on voit émerger de plus en plus, dans énormément de conférences où il est question de stratégies d’affaires : le fait que les entreprises ne peuvent plus se passer de se préoccuper, dans leurs stratégies de base, de leur impact sur la planète, et sur le tissu social à tous les niveaux.

C2-MTL a l’ambition de s’établir sur l’échiquier des grands rendez-vous mondiaux, pour ceux qui se veulent à l’avant-garde des tendances à affaires. À ses débuts, ses organisateurs ont décrit C2 comme « Le Davos de la créativité ». Mais à côté de Davos, en effet, C2-MTL doit aussi se positionner à côté des

fameuses Conférences TED (qui se tiennent désormais à Vancouver), d’un événement comme le South by Southwest (à la fine pointe des technologies et des communications). qui se tient au Austin au Texas… Et, dans une certaine mesure, les Lions de Cannes, qui, depuis quelques années, cessent de se décrire comme les grands prix de la publicité, font le glissement vers le « Festival de la Créativité », et tentent de plus en plus d’intéresser les entreprises autres que les agences de publicité.

Dans toutes ces conférences, il est d’ailleurs question de plus en plus de ces nouvelles préoccupations sociales des entreprises. Mais on pourrait dire que, à C2-MTL, les enjeux liés à cette nouvelle réalité de l’entrepreneuriat convergent particulièrement. Et que c’est ce qui va finir par devenir sa première marque de commerce.

MAJ

Je réalise que je m’en voudrais si je ne mentionnais pas, dans ce billet, un des excellents exemples d’entreprise sociale, et, en même temps, une des conféreces les plus appréciées de la journée: Adam Garone, le fondateur de Movember. En plus de sensibilier aux cancers masculins, Movember a élargi son mandat à la santé des hommes en général, y compris la santé mentale. De toute façon, le mandat de base est le même: trouver le moyen de faire parler des choses dont les hommes, au départ, ne parlent pas…. Adam Garone est, lui aussi, un fervent croyant dans les possibilités de l’économie sociale. « Je n’aime pas le terme ‘sans but lucratif’, a-t-il entre autres déclaré. Ça stigmatise le concept. Movember est tout à fait à but lucratif ! Mais tous les profits sont réinvestis en fonction d’une mission. »

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