Blogueurs et journalistes: que pensez-vous des commentaires des lecteurs en ligne ?

Le titre de ce billet interpelle d’abord mes collègues blogueurs et journalistes. C’est rare que cela arrive… Mais je me dis aussi que, par le fait même, le sujet devrait intéresser aussi tous les lecteurs, à commencer par ceux qui font des commentaires sur les blogues: j’imagine que, quelque part, vous êtes un peu curieux quant à la façon dont c’est reçu, et perçu ? J’espère donc que la section « commentaires » de ce billet se retrouvera un peu garnie, par les principaux intéressés…

Blogueurs et journalistes: que pensez-vous des commentaires des lecteurs en ligne ? J’écris ça, sans trop me faire d’illusions: en général, les blogueurs ont bien peu tendance, désormais, à interagir avec les lecteurs qui leur laissent des commentaires. Et, c’est sans doute particulièrement vrai en ce qui concerne les journalistes, ceux qui ont d’abord passé des années à travailler dans les médais traditionnels, avant de se retrouver plongés dans la nouvelle réalité des blogues. Et, par le fait même, à faire face à cette nouvelle réalité: les commentaires des lecteurs ! Commentaires que, au début, tout le monde rêvait stimulants et constructifs avant tout… Hélas, la réalité s’est vite révélée tout autre. Les commentaires se sont vite révélé être trop souvent (et même de façon prédominante), « un paquet de bêtises », comme on dit en bon français. Ce qui a d’ailleurs fini par pousser plusieurs médias à carrément abandonner  les commentaires. J’en parlais déjà dans ma chronique Médias de dimanche dernier. Certains médias, dont The Guardian et The New York Times, font le chemin inverse. Mais de façon générale, la culture de la gestion des commentaires est loin d’être acquise dans les médias… Il faut dire que la modération des commentaires représente tout un casse-tête de gestion, sur le plan du temps et des ressources humaines.

Bruno Boutot, spécialiste des médias sur le web que je citais dans ma chronique, soulignait déjà que la seule solution vraiment simple, c’est de considérer que les journalistes sont responsables des commentaires. Logique, oui, si on se met à considérer que les commentaires font partie du contenu… Autrement dit, cela revient à considérer que chaque journaliste (et y compris chroniqueur, commentateur, blogueur…) agit comme une sorte de mini-rédacteur en chef de son propre média… et que les commentaires en font partie. Au journaliste, donc, de modérer les commentaires, de décider ceux qu’ils publie (ou non), et aussi de répondre à certains, afin d’orienter le débat, et de susciter le genre de participation et d’apport qu’il souhaite, de la part de ses lecteurs…

Une idée révolutionnaire? Peut-être pas tant qu’il n’y paraît à prime abord.

Tout d’abord, c’est ce que bien des journalistes font déjà, via des plateformes comme Facebook et Twitter: interagir avec leur public…. Pourquoi ne le feraient-ils pas davantage sur la plateforme de leur propre média ?  Ensuite… oui, on voit déjà poindre le casse-tête, et le sucroit de travail que cela peut représenter pour les journalistes… Mais, considérant les ressources que cela demande déjà, pour avoir des équipes de modérateurs, cela ne vaut-il pas la peine de réfléchir, quand même, à des façons d’impliquer les journalistes ? Surtout si l’implication même des journalistes contribue à améliorer la qualité des commentaires. Et par le fait même, à la longue, à faciliter leur gestion. En tout cas, c’est ce qui ressort de quelques expériences et recherches menées sur le sujet. Ainsi, c’est ce qui est ressorti de cette recherche menée par le Engaging News Project, de l’Université du Texas à Austin, dont il est question dans cet article: le simple fait qu’un journaliste intervienne et réponde quelques fois aux commentaires, contribuait déjà à réduire le niveau d’insultes, et de commentaires « incivils », comme on dit. Mais l’article vaut la peine d’être lu au complet, si le sujet vous intéresse. Et, pour aller plus loin dans le même ordre d’idées, je vous invite aussi à lire ces billets de Bruno Boutot, qui poussaient davantage la réflexion en lien avec les communautés, et le rôle des journalistes: celui-ci, en anglais, et cet autre, en français, qui remonte déjà à 2011

Je peux déjà dire que c’est quelque chose que j’ai été à même de constater ici, sur mon propre blogue: dès le début, je me suis assurée de répondre aux commentaires. Ce qui m’a valu, dès le départ, des réactions favorables de la part de lecteurs. « Pour une fois qu’on n’a pas l’impression d’avoir affaire à un robot », m’avait écrit un lecteur. Et, en répondant, j’ai d’ailleurs établi tout de suite les règles du jeu: le genre de commentaires et de débat que je favorisais, et ceux que, au contraire, je ne voudrais pas sur mon blogue. (D’ailleurs, au début, j’avais le contrôle sur l’approbation des commentaires. Mais, avec la nouvelle plateforme du Journal, je ne l’ai plus. Je dois dire que je trouve ça un peu dommage…) Et puis, au jour le jour, quand je réponds, je fais, si on peut dire, du renforcement positif. Je réponds aux commentaires qui apportent vraiment quelque chose au débat; je remercie leurs auteurs pour ça, et je leur donne mon point de vue sur leur opinion. Par contre, j’ignore ceux qui écrivent uniquement pour provoquer, insulter même, pour « ploguer » un agenda, ou pour pousser un sujet qui n’a pas vraiment rapport avec ce  que j’avais soulevé…

Mais, une fois qu’on a dit tout ça, il reste que, recevoir des commentaires à tout vent, est quelque chose de très éprouvant pour les blogueurs et les journalistes: on est souvent estomaqués par le manque de savoir-vivre élémentaire de bien des commentateurs, et par les insultes personnelles que certains se permettent carrément. « S’il fallait que je porte vraiment attention à tout ce qu’il y a dans les commentaires sur mes blogues et mes chroniques, je serais déprimée à longueur de journée », m’a dit Lise Ravary, à qui j’ai posé la question. « Et je sais que certains collègues ne vont même pas les voir. Pour se préserver, pour se protéger. Ce n’est pas tout le monde qui est prêt à se retrouvé exposé à des injures personnelles. Et, ce n’est pas juste au sujet de ce que tu as écrit: mais sur ton apparence, ton âge… tout y passe. Beaucoup préfèrent ne même pas consacrer de temps et d’énergie à ça, et ne pas risquer d’en être affectés. »

Qu’en pensez-vous ?

Y a-t-il des blogueurs dans la salle? Et des journalistes-blogueurs? Comment les commentaires vous affectent-ils? Comment les gérez-vous?

Ce sera le sujet de ma prochaine chronique Médias

____

Pierrot Péladeau

Pierrot Péladeau

Bonjour,

Dans une entreprise comme un média, la modération des commentaires ne devrait pas être confiée aux auteurs, mais à une équipe spécialisée. Car, par respect pour le lectorat, il ne devrait y avoir qu’une seule politique éditoriale eu égard aux commentaires, et celle-ci devrait être appliquée strictement et, surtout, équitablement et uniformément.

L’équipe de modération devrait avoir son propre blogue (ou un blogue partagé avec d’autres membres de la rédaction sur les questions éditoriales) afin d’expliquer son travail, ses décisions, ses doutes sur l’application de certaines règles ainsi que discuter de leur évolution possible.

Par défaut, je préfère ne pas intervenir dans la section ‘commentaires’ : cet espace appartient au lectorat et j’exerce déjà un pouvoir de décider du sujet discuté. Cependant, j’interviens à l’occasion si cela peut clarifier une question ou je reprends un commentaire dans un billet subséquent.

Dans l’ancienne plateforme web, je pouvais me faire systématiquement transmettre les commentaires peu importe sur lequel billet. Je souhaite retrouver cette capacité.

Je suis d’accord avec l’idée qu’il faudrait trouver le moyen de valoriser les commentateurs faisant des contributions de qualité au sujet discuté. Cependant, si on le faisait, il faudrait ouvrir un espace libre de discussion où les gens pourraient apporter leurs propres sujets, et non pas être totalement contraints par les choix de sujets des auteurs. Un média doit être une place ouverte.

La faible qualité de la langue de certains commentaires en irrite plusieurs. Moi, jamais lorsque la personne qui commente cherche à faire passer respectueusement son idée ou ses informations. Près de la moitié de la population adulte québécoise a des difficultés à écrire : elle a quand même le droit de s’exprimer! Par contre, la boite d’écriture de commentaire pourrait offrir une ressource du type Antidote (dictionnaire, détecteur de fautes automatisé, guides). J’ajouterais même la possibilité de dicter un commentaire qui serait transcrit par reconnaissance vocale.

Je m’arrête ici.

J-F. Couture

J-F. Couture

@Pierrot Péladeau

«Par défaut, je préfère ne pas intervenir dans la section ‘commentaires’ : CET ESPACE APPARTIENT AU LECTORAT et j’exerce déjà un pouvoir de décider du sujet discuté. Cependant, j’interviens à l’occasion si cela peut clarifier une question ou je reprends un commentaire dans un billet subséquent.»

Il serait certainement utile que cette réserve soit explicitement communiquée aux commentateurs qui, dès lors,  ne se donneront plus la peine de poser de questions ni d’attendre, inutilement, une quelconque réaction à leurs propos. De toute manière, le format choisi pour les «échanges» est tellement biscornu qu’il semble n’intéresser que les discutailleurs.

«Dans l’ancienne plateforme web, je pouvais me faire systématiquement transmettre les commentaires peu importe sur lequel billet. Je souhaite retrouver cette capacité.»

Cela renforce le sentiment que, pour certains titulaires de blogues, seul compte leur texte ouvrant le «débat» dont ils-zou-elles se désintéressent ensuite totalement ce qui explique l’assourdissant silence qui suit la parution de leurs pavés respectifs.

Ah! Et j’aime bien cette idée d’un forum quelconque où la «modération» ferait quelque peu preuve de transparence et aussi de pédagogie «bloguistique», faute de minimalement donner suite à une décision d’envoyer aux oubliettes une contribution qui dérange.

Guillaume Poulin

Guillaume Poulin

Vos billets sont toujours très bons et originaux! Ils me font toujours réfléchir.

Je ne commente pas sur vos billets(sauf une fois et j’ai eu l’air trèèèès con parce que c’était impertinent), car je n’ai rien à ajouter sur les sujets que vous soulever, mais s’il y avait un bouton « like » j’appuierais souvent dessus!

Personnellement, je commente et lis les commentaires pour quatre raisons :

1. J’habite en région et la plupart de mes chums s’intéressent plus aux moteurs à combustion qu’aux débats politico-économiques. Les blogues me permettent de discuter et de m’obstiner avec des gens qui s’intéressent aux mêmes sujets que moi.

2. Je commente pour comprendre mes failles intellectuelles. En provoquant des gens qui ne situent pas dans le même spectre idéologique que moi, ça me permet de voir quels sont les bons arguments et quels sont les mauvais.

3. Parce que l’écrit est un meilleur médium que le parlé pour ce qui est des débats compliqués. En parole, la rhétorique est reine, en écrit c’est la raison qui domine.

4. Occasionnellement, pour combattre la bêtise.

Mais il est vrai que ce ne sont pas tous les commentateurs qui commentent pour les mêmes raisons que moi…Ça doit être difficile pour certains auteurs de tous les lire…il y a vraiment des choses blessantes et grossières(j’imagine que c’est une application du GIFT : greater internet f***wad theory). Mais bon, je pense que vous, les bloggueurs, êtes capable de vous bâtir des mécanismes de défenses face à ça. Les politiciens sont capable de se bâtir une carapace, vous devez en être capable aussi.

En revanche, il y a souvent des roses parmi les pissenlits. Certains commentaires démolissent les prémisses de l’auteur, d’autres poussent la réflexion encore plus loin. La qualité de ses bons commentaires outrepassent la puanteur des commentaires méprisables et cela fait en sorte que je crois que les billets avec commentaires sont supérieurs aux billets sans commentaires.

Mais il y a un point qui n’est pas souvent soulevé quant aux commentaires : la quantité. Trop, c’est comme pas assez. S’il n’y en a pas assez, il n’y a pas de dialogue. S’il y en a trop, c’est une cacophonie décourageante. Peut-être que les blogs « de niche » ont un meilleurs potentiels interactifs que les blogs grand publics…

Dans tous les cas, le temps où les chroniqueurs restaient dans leur tour d’ivoire, du haut de laquelle ils écrivaient des chroniques pour la plèbe, est révolu. L’avenir du marché de l’opinion et de la nouvelle appartient à ceux qui vont être capable de « descendre » dans la section commentaire et faire face aux lecteurs les plus perspicaces. Et j’espère aussi que les moyens pour gérer les commentaires trash vont s’améliorer. Commenter sur une page privée reste un privilège.

Québécois de Coeur et de Raison

Québécois de Coeur et de Raison

Plusieurs problèmes.

Dans un premier temps….le comportement des chroniqueurs eux-mêmes: la censure idéologique.

Exemples:

– sur le blogue de Leo Paul Lauzon: monsieur n’accepte pas qu’on critique Cuba et le dictateur Castro….alors il a bloqué tous mes commentaires les critiquant et rapportant des faits.

– sur le blogue de Gilles Duceppe: monsieur n’a pas apprécié que je dise que Madeleine de Verchères avait été esclavagiste (elle avait en effet eu pour esclave – entre autres – Marie Madeleine Renarde, Autochtone. Fait étudié et rapporté par le célèbre historien Marcel Trudel.

– et plusieurs autres exemples ainsi.

En ce qui concerne les commentateurs….

C’est certain que ça ne plaît pas toujours d’être confronté à des opinions contradictoires.

Mais le réel problème sur ces blogues est le même que l’on retrouve dans certaines radios de droite actuellement.

Je ne suis pas de la gauche, je suis du centre, et j’ai été plutôt de droite auparavant.

Mais je me suis éloigné de la droite justement à cause du discours, qui est rempli de mensonges.

Ainsi la droite actuellement déforme le discours en employant un tas de clichés, que des gens de toute évidence plutôt ignorants, utilisent en inondant les blogues.

Les échanges deviennent donc extrêmement difficiles, car presque toute l’information qui y est discutée est à la base erronée.

C’est ce que l’on appelle de « l’intoxication » des médias, technique propagandiste connue.

Je pourrais donner un tas d’exemples à n’en plus finir…..

– la droite répète sans cesse que le Québec reçoit de la péréquation….mais oublie de mentionner que le fédéral a diminué ses investissements économiques au Québec et finance plutôt le pétrole albertain (et oui….Ottawa finance le pétrole albertain de différentes façons);

– la droite dit que le Québec est la province qui reçoit le plus en péréquation….mais oublie volontairement ou involontairement de mentionner que par habitant, les Québécois sont dans la moyenne canadienne des provinces non-productrices de pétrole;

– la droite donne sans cesse la Norvège en exemple et son système de santé….ne sachant même pas qu’elle doit envoyer un tas de patients se faire traiter à l’étranger, faute d’hyper spécialisation médicale;

– la droite pense réellement que tout est mieux aux États-Unis (j’y ai vécu), alors que la qualité de vie y est infiniment meilleure au Québec, à commencer par le système de santé;

– la droite dit sans cesse que le Québec est la province la plus pauvre….ce qui est également faux, car encore une fois le Québec se situe dans la moyenne des provinces non-productrices de pétrole;

– la droite dit que c’est au Québec que les salaires sont les plus bas….oubliant de mentionner que c’est au Québec également que le coût de la vie est le plus bas.

Etc, etc………

Alors c’est ça le problème: le monopole du discours et sa déformation.

C’est très dur à combattre.

Actuellement le discours veut qu’au Québec ça va très mal (ce qui n’est pas vraiment le cas si l’on regarde les choses objectivement au niveau économique).

Mais à force de le répéter, tout le monde croit que ça va vraiment mal.

Mais c’est de la rhétorique manipulatrice de la droite, qui dit: « regardez comment ça va mal!!!…mais nous, on a la solution! ».

C’est classique.

Un mélange de clichés, de faussetés, de sophismes et de démagogie.

Et ces blogues sont donc inondés par ce phénomène; curieusement par des gens qui le plus souvent ont toute la misère du monde à écrire correctement, et qui de toute évidence ne sont jamais sortis de leur trou.

Sans aucune analyse, qu’en répétant les clichés qu’ils entendent à la radio.

C’est donc devenu le repère des prophètes de malheur de la droite, qui annoncent l’apocalypse,

et qui passent leur temps à dénigrer le Québec au lieu de voir GRAND et de se retrousser les manches.

Hiram Abiff

Hiram Abiff

Moi ce que je trouve le plus difficile : quand tu prends la peine de faire des recherches sur le billet du journaliste et que ces recherches sont appuyées par des sources hors de tout doute et qui apporte de l’eau au moulin .

Mais qui aussi parfois contredit le journaliste , ton message est supprimé…

Et que pour le même billet un espèce d’épais envoie un message juste pour dire que les blogueurs du JM sont des épais , Et que ceux du Devoir ou de la Presse sont mieux instruits…

Cela est très choquant. Car sur des sujets plus pointus cela demande de la recherche et beaucoup de temps.

J’espère que cela vous sera peut-être utile. Merci

Réjean Rioux

Réjean Rioux

Vous dites : Au journaliste, donc, de modérer les commentaires, de décider ceux qu’ils publie (ou non), et aussi de répondre à certains, afin d’orienter le débat, et de susciter le genre de participation et d’apport qu’il souhaite, de la part de ses lecteurs. »

1. Il y a bien des chances que les commentaires qui apportent des arguments qui ne font pas l’affaire du blogueur soient systématiquement supprimés. Par exemple, Jacques Brassard ne conserverait que les commentaires des négationnistes du réchauffement climatique, tellement il ne supporte pas la contradiction.

2. Le plus souvent il ne s’agit pas de modération mais bien de censure idéologique. Je l’ai souvent expérimenté. J’ai même eu l’impression que mon commentaire était supprimé uniquement par la présence de certains mots défendus, et cela quelque soit la pertinence du commentaire. Comme si la soi-disant modération était faite par un algorithme qui supprime aussitôt qu’un mot tabou est détecté.

3. Qu’on se le dise, la plupart du temps il ne s’agit pas de modération mais bien de censure idéologique. J’appelle les modérateurs les préposés à la censure idéologique.

4. Les seuls commentaires qui devraient être supprimés sont ceux carrément haineux et insultants. Mais c’est plutôt la censure idéologique qui est la norme. Et c’est bien malheureux.

schlum

schlum

@Réjean Rioux

Je viens juste de vivre ça hier avec un commentaire qui allait à l’encontre des prétentions de la Présidente de ce journal. Les commentaires ont été supprimés malgré que c’était respectueux

Québécois de Coeur et de Raison

Québécois de Coeur et de Raison

@Réjean Rioux

Voir plus haut mon texte. J’ai eu comme vous plusieurs textes très courtois, appuyés sur des faits, qui ont été supprimés.

Réjean Rioux

Réjean Rioux

@Québécois de Coeur et de Raison @Réjean Rioux  Voici un exemple. Souvent la droite, suite à Harper, traite les artistes de parasites qui vivent au dépens des subventions. Or la haine des artistes est typique des mouvements et des régimes totalitaires et fascistes.

J’ai donc voulu montrer cela en citant Hannah Arendt qui mentionnait que les n… (je ne peux écrire le nom car je risque de me faire censurer – il s’agit d’un parti au pouvoir en Allemagne durant la deuxième guerre mondial) s’en prenaient aux artistes et je citait un commentaire d’un n… à ce propos.

Je ne peux pas vous le citer car mon commentaire sera supprimé. C’est épouvantable !

ywilliams

ywilliams

Je sépare ma réponse pour distinguer les blogues des médias d’information des autres blogues (personnels ou corporatifs); les missions, contexte et  audience sont trop différents.

Pour un blogue personnel ou corporatif, je trouve fondamental que les commentaires soient ouverts et que la modération soit faite pour assurer une qualité d’échange. La raison même d’un blogue est d’établir un lien avec « les autres »; que les sujets soit politiques, personnels, professionnels, ou totalement autres. Il est normal qu’un mécanisme d’échange soit disponible (et le système de commentaires est pour l’instant le plus simple à offrir). Sinon le blogue rate une grande partie de son objectif pour s’enfoncer dans une forme de monologue. Personnellement, mon blogue (durant les trop courtes périodes où il est actif) est un moyen de préciser mon opinion sur certains sujet. Il y a donc un objectif d’échange avec les autres; le dialogue par les commentaires est donc non seulement souhaitable, mais nécessaire. Dans un cadre personnel, un blogue sans commentaires (ou sans se préoccuper des commentaires) devient un simple exercice narcissique.

Pour les médias, c’est une tout autre question. Le but des blogues dans un contexte d’information ne répond pas aux mêmes objectifs

1)D’abord, je ne crois pas qu’on puisse comme le souhaite Bruno Boutot que les journalistes ont à gérer les commentaires de leur propre blogue. Diluer leur travail dans un rôle de gestionnaire de communauté risque de les détourner du premier objectif qui devrait être l’information.

2)Les commentaires dans les médias sont souvent peu intéressants; même lorsqu’ils sont modérés sévèrement. Il ne faut pas se leurrer, les blogues populaires sont l’objet de toute une série de stratégie personnelle ou de groupe de la part des commentateurs réguliers. Par exemple, les partis politiques qui dirigeront des partisans réagir sur certains blogues comme ils le font pour certaines lignes ouvertes. Par exemple, certaines personnes qui viendront réagir systématiquement sur certains blogues parce qu’ils aiment ou n’aiment pas l’auteur. On n’est pas toujours, et loin de là dans la discussion saine, ouverte et désintéressée dans les blogues des médias. Même bien modérées, les discussions sont souvent inutiles; que du bruit, qui n’apporte rien ni aux lecteurs, ni à l’auteur, et encore moins à la discussion.

3)Selon l’audience des médias, l’écho des billets de blogue dépasse largement l’espace des blogues. Les discussions se multiplieront sur les différents médias sociaux ou sur d’autres blogues (sans même, souvent, que les auteurs en soient au courant). Et ce sont souvent les discussions les plus intéressantes. La zone commentaire ouverte ou fermée, l’écho sera le même. Nous avons tous déjà eu des discussions sur une page FB autour d’un article ou un billet de blogue de tel ou tel autre journaliste, sans pour autant avoir pris le temps de même lire les commentaires sur le blogue d’origine.

Je crois qu’il faut se garder de réduire la participation et les discussions autour des blogues à la seule zone commentaires. Il ne peut s’agir que de la pointe l’iceberg du véritable écho social d’un billet. Peut-être même que l’intérêt des commentaires est inversement proportionnel à la popularité du média, le meilleur des discussions ayant lieu ailleurs.

Yéti Du-Nord

Yéti Du-Nord

C’est un privilège de pouvoir s’exprimer ainsi , parfois ça vole un peu bas ,toujours surprenant

comment les gens pensent , le vrai pouls  du peuple ,ici que tu sois ingénieur ou sur le chômage

ton idée vaut autant .

Parfois je me dis , Ah! mon Dieu c’est pas pour rien qu’il y a des guerres.

Le plus (gossant ) c’est quand un commentateur  plus instruit ,et qui  n’est

pas d’accord avec un autre , le reprend sur une faute d’orthographe .

( cheap shot ) on est la pour le débat des idées,

respectez  ses idées

et foutez lui la paix avec son orthographe.

c’est peut-être une personne

avec une 7è année qui pour X raison à dû

abandonner l’école .

Le respect en tout temps.

Merci!

Mario Asselin

Mario Asselin

Les commentaires publiés au bas des billets d’un blogueur sont précieux. Pour le blogueur et pour le média qui les publie. Je m’explique…

Recevoir du feedback est drôlement important pour un auteur. On peut ainsi réguler ses hypothèses, sentir si on «a fait mouche» ou pas, recevoir un argument qui conforte ou ébranle, et surtout, mesurer jusqu’à quel point le lectorat lit superficiellement ou profondément ce qu’on a partagé. Parfois, une conversation ouvre une fenêtre et de nouvelles idées émergent. On ne parle évidemment pas de la contribution d’un «troll» qui ne cherche qu’à faire déraper le dialogue et que le média ne devrait même pas autoriser, de toute façon. Je peux affirmer que je lis plus de 80% des commentaires au bas de mes billets… et ils «me parlent» beaucoup.

Pour le média, je trouve que le simple fait d’accueillir les commentaires est une belle façon de cultiver l’attachement de son lectorat. Si on pouvait leur faciliter les choses davantage qu’on le fait, ce serait bien. Par exemple, pourquoi on ne valorise pas plus les auteurs de commentaires qui restent sur le sujet, qui sont pertinents, qui expriment leur point de vue – divergent/convergent – dans le respect de la langue et du point de vue de l’auteur. Ce serait beaucoup plus encourageant pour un commentateur de savoir qu’il «gagnerait» des privilèges sur une plateforme média avec la quantité/qualité de ses contributions. Après tout, il donne de la valeur au média par son apport…

Un commentateur qui discute l’opinion de l’auteur et non de l’auteur lui-même devrait être valorisé et encouragé à revenir, même s’il ne partage pas du tout la ligne éditoriale de l’auteur.

En bâtissant une véritable communauté de lecteurs et de commentateurs, un média, il me semble, enrichirait son modèle d’affaires.

Les commentateurs sont tellement précieux qu’ils pourraient attirer de nouveaux lecteurs, contribuer à enrichir la qualité du contenu, découvrir de nouvelles pistes de travail à explorer. À terme, un commentateur pourrait «se faire un nom» ici et exploiter son talent à produire du contenu de qualité. J’ai même des noms en tête qui me viennent ;-)

Si on pouvait en un clic découvrir l’ensemble des contributions d’un commentateur on pourrait mieux comprendre son profil et apprécier la notoriété de son propos. À terme, en valorisant les contenus provenant des commentateurs, on fidéliserait bien davantage «son lectorat» et on pourrait même développer de nouveaux services avec eux.

Les gens doivent sentir qu’ils ne discutent pas qu’entre eux. Ils doivent se sentir bienvenus, désirés du média et capables de contribuer par leurs commentaires à améliorer «le produit» qu’ils viennent chercher ici.

Clairement, je trouve qu’on ne fait pas assez pour créer des liens avec les milliers de personnes qui passent par nos textes. C’est un immense potentiel de création d’une communauté d’intérêts qui nous file entre les doigts.

J-F. Couture

J-F. Couture

@Mario Asselin « Les gens doivent sentir qu’ils ne discutent pas qu’entre eux. Ils doivent se sentir bienvenus, désirés du média et capables de contribuer par leurs commentaires à améliorer «le produit» qu’ils viennent chercher ici.»

Non seulement les lecteurs/commentateurs doivent se sentir «désirés du média» mais ils doivent aussi se sentir appréciés par le titulaire d’un blogue.

Dans le cas du média, la censure, Oh! Pardon! la «modération», anonyme, planquée, ne rendant compte à personne et surtout, n’expliquant jamais pourquoi une proposition de commentaire est envoyée aux oubliettes ne contribue pas fort, fort à ce sentiment de «bienvenue». On peut s’en rendre compte en lisant les déceptions de commentateurs qui ont vu leurs commentaires supprimés alors que, disent-ils, ils n’avaient rien de dérogatoire.

Dans le cas des titulaires de blogues, trop souvent a-t-on l’impression sinon la conviction que sitôt leur pavé lancé dans la mare, ils s’en retournent, indifférents, à leur carré de sable laissant aux lecteurs/commentateurs le soin de débroussailler entre eux des propos parfois logorrhéiques et ne donnant jamais de réponse aux diverses questions qui leur sont posées.

À la longue, il est un peu déprimant de constater la présence de «squatteurs» qui, bien à couvert sous leurs pseudos, fanfaronnent et discutaillent entre eux, trop souvent en s’en remettant à l’injure ad hominem en guise d’argument et souvent aussi dans une langue dont la pauvreté lexicale, syntaxique et grammaticale n’a d’égale que la pauvreté argumentaire. À ceux-là s’ajoutent les prédicateurs idéologiques ou religieux dont la présence à pour seul objectif de défendre une idée. Insensibles aux faits, aux textes, aux arguments logiques, ils font de la propagande.

Bref, les blogues ne seraient-ils qu’un défouloir où ceux et celles qui n’ont que peu ou pas accès à la parole publique viennent se donner l’impression que leur voix porte un peu? Je parle ici des commentateurs authentiques, s’ils existent vraiment, et pas des squatteurs de divers types dont «l’agenda» est tout autre.

schlum

schlum

Les blogueurs ou journalistes-blogueurs ont une énorme influence sur les lecteurs par leurs écrits car ils utilisent un médium puissant lu par des centaines de milliers de personnes. Ils ont tout un privilège que le commun des mortels n’a pas. Je m’attends alors que leur opinion ait des bases solides. Malheureusement ce n’est pas le cas, c’est farci de préjugés et d’idées préconçues bâti sur rien. Ça manque énormément de recherches dans bien des cas.

Un des cas qui m’a choqué dernièrement est celui de la fonctionnaire et de ses journées de maladie. M.Hébert était prêt à divulguer son nom alors que le seul avantage monétaire que cette fonctionnaire retirait d’agir ainsi est de $600 brut par année pour sa pension de retraite. C’est un abus de pouvoir indécent.

J-F. Couture

@MMe Ducas: « Le titre de ce billet interpelle d’abord mes collègues blogueurs et journalistes. »

Vous pensez vraiment que vos collègues vont prendre le temps d’interagir vraiment avec vous sur le sujet? D’autant moins que, comme vous l’avez écrit, «avec la nouvelles plate-forme»  la gestion des blogues est en quelque sorte sous-traitée à une «modération» anonyme, voire «planquée».

S’agissant du sujet lui-même, vous avez pas mal tout dit ce qui suinte depuis l’apparition des blogues sauf que vous n’avez pas parlé de la mauvaise qualité générale de la langue qui, ajoutée aux autres défauts que vous avez identifiés, rend certains échanges proprement imbuvables,

Alors, bonne chance dans vos échanges avec  vos collègues. Je me ferai un devoir et un plaisir de lire ce qui en sortira ne serait-ce que pour voir si les prévisions que je me suis faites vont se réaliser.

Laisser un commentaire