Le bronzage, bientôt « out »

Voilà un autre sujet pour continuer à revenir tranquillement de vacances : après la question du camping et des VR, le bronzage ! Je suis tombée il y a quelques jours sur cet article, publié dans The Gazette, intitulé Pleasingly pale, et surmonté de l’introduction suivante :  « Forget the bronzer. The latest trend for skin is white-as-snow, with actresses like Anne Hathaway and Emma Stone showing off stunning porcelain complexions.”

On peut y lire, entre autres: “(…) women have simply tossed out the bronzer altogether. Instead, they’ve transitioned to the fair and flawless look, which in the blaze of the sun, conveys the exact opposite impression as a fried-looking mega-tan: One appears smart, dewy fresh, and controlled, not like a reflector-obsessed sun worshipper.» Une grande partie de l’article, par ailleurs, est à la fois futile et un peu dérangeante, avec des considérations sur les façons dont les femmes d’origine asiatique s’emploient à rendre et à conserver leur peau la plus blanche possible. Des lecteurs n’ont d’ailleurs pas tardé à réagir, certains qualifiant l’article de « raciste »…

Kate Perry pâle

La chanteuse Kate Perry: les peaux pâles reviennent à la mode...

Je ne sais pas si j’irais aussi loin, et ce n’est toutefois pas à ce point je veux m’attarder. Mais plutôt à ceci : qu’est-ce qui fait en sorte que la mode du bronzage, qui semblait indéracinable malgré toutes les mises en garde liées au cancer et au vieillissement prématuré de la peau, est finalement en train de battre en retraite ? L’atteinte d’un « point de bascule » est liée non pas aux explications des médecins, mais bien à l’apparence et aux déclarations de vedettes. Tout comme, à l’époque, la mode du bronzage avait pris son essor grâce à une personnalité en vue : on l’attribue à Coco Chanel, alors que, quelque part à la fin des années 20/début des années 30, elle était revenue de vacances en affichant un teint cuivré, révolutionnaire pour l’époque. Ceci dit, l’époque était sans doute mûre pour cette nouvelle tendance: avec les changements de mœurs et l’arrivée des « congés payés », la peau dorée par le soleil cessait d’être associée aux classes inférieures et aux « travaux des champs ». C’était au contraire le signe que l’on pouvait se permettre de dorer au soleil, plutôt qu’à pâlir sur du travail clérical dans un bureau. Et les belles du jour n’étaient plus celles qui restaient sagement sous leur ombrelle, mais celles qui se permettaient l’action, le soleil, les bains de mer…

Chose intéressante, le retour de la mode des peaux pâles n’est pas d’abord lié, lui, aux questions de classes ou de statut social, mais à une question de santé. Et aussi d’éducation : « si vous vous vous informez, et si vous réfléchissez un peu, vous bronzerez moins » est le message qu’envoient, en quelque sorte, les vedettes à la peau de porcelaine. Les discours scientifiques et médicaux ont quand même, quelque part, fait leur œuvre. Mais ce sont la mode, et les vedettes qui  font en sorte que le message finit par être absorbé… et appliqué.

Qu’est-ce qui fait en sorte qu’une telle question de santé publique finisse par donner lieu à une mode, à être associée à quelque chose de « cool » ?  Je suis sûre que bien du monde qui travaille sur les communications liées à la lutte anti-tabac par exemple, ou encore à la promotion de l’exercice et d’une meilleure alimentation, paieraient cher pour le savoir. Ce sont peut-être des aspects qui sont étudiés quelque part?

Et tout cela, juste au sortir d’un été où, enfin, j’ai obtenu un bronzage dont j’étais à peu près satisfaite. Et au moment où les compagnies de cosmétiques avaient fini par mettre au point des lotions autobronzantes efficaces et agréables à utiliser. C’est la vie.

  1. Bonne nouvelle!

    J’ai hâte que les peaux matures naturelles (lire avec rides et sans botox) reviennent aussi à la mode!

  2. Pourquoi je vote | Le blogue de Marie-Claude Ducas - pingback on 31 août 2012 at 10 h 41 min

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