Golf, croisières, danse en ligne… Mais y a-t-il d’autres genres de retraites?

Voila le billet que j’ai publié plus tôt cette semaine sur le Huffington Post, et qui a suscité plusieurs commentaires très intéressants:

On a parfois l’impression qu’on ne parle que de retraites ces temps-ci: non seulement la période des REÉR approche à grands pas, mais en plus, la possibilité, évoquée par le premier ministre Stephen Harper, de repousser de 65 à 67 ans l’âge de la retraite, a semé bien de l’émoi. En grande partie à tort d’ailleurs, mais c’est une autre histoire… Il reste que, ces temps-ci, on voit se développer dans les médias un vaste débat: qui aura les moyens de prendre sa retraite? À quel âge? Dans quelles conditions et avec quel train de vie? Et qui doit payer? On a vu, en début de semaine, un série de reportages sur le sujet à Radio-Canada, dont le journaliste Gérald Filion faisait état ici sur son blogue. Quelque temps auparavant, (la semaine précédente, je crois), le journaliste Georges Pothier avait exploré le même thème à TVA.

Le film "Dépasser l'âge", réalisé dès 1998 par Nicole Giguère

Et à chaque fois, une chose me frappe: comment ça se fait que, dès qu’on parle de retraite, il est toujours, essentiellement, question de jouer au golf ou de partir en croisière?? Je m’étais déjà penchée sur les pubs de RÉER, qui tournent éternellement autour de ce genre de clichés. Même dans les reportages, c’est pareil. La seule évolution que j’ai vue ces dernières années, c’est la moto: on voit maintenant de nouveaux retraités s’évader en moto (parfois Harley Davidson, mais pas nécessairement). Et, ah oui!, pour montrer que l’on réalise qu’il y a aussi des gens moins riches, on montre aussi des groupes d’aînés qui font de la danse en ligne…

Tout ça me déconcerte toujours autant, et de plus en plus d’ailleurs: est-ce que tous les boomers, sur cette terre, ne rêvent que de « décrocher »? Où sont tous ceux qui veulent prendre le temps de se consacrer à une cause qui leur tient à cœur? Qui lancent leur petite entreprise, se lancent dans une seconde carrière? Font du mentorat pour faire profiter les jeunes de leur expertise? Ou, tout bonnement, aiment assez ce qu’ils font pour continuer à travailler, même si c’est à un rythme différent, une fois l’âge de la retraite arrivé? Pourtant, je sais qu’il y en a, des gens comme cela. J’avais déjà parlé, aussi, du fait que beaucoup de baby-boomers veulent encore contribuer à la société.

En plus, les réalités liées au travail, elles aussi, changent de façon fondamentale. Les horaires, les rôles, les hiérarchies, ne sont plus aussi rigides. Le travail n’est plus automatiquement un « esclavage », dont on attend la retraite pour être « libérés ».

Et enfin, les gens vivent plus vieux et demeurent en santé beaucoup plus longtemps qu’avant. C’est une des racines du problème des régimes de retraite: c’est autant de monde à entretenir plus longtemps. Mais c’est aussi là que l’on trouve une partie de la solution, ce dont on parle très peu: voilà aussi du monde dont au moins une partie va travailler – et contribuer – plus longtemps. Parce que c’est loin d’être tout le monde qui rêve de passer 15 ou 20 ans à essentiellement faire des voyages, jouer au golf ou se promener en voilier. Ou danser en ligne.

D’ailleurs, dans le même ordre d’idée, signalons le livre publié l’an dernier par Serge Cabana et intitulé Babyboomerang: le retour des babyboomer­s idéalistes sur la scène sociale. Voir d’ailleurs ici l’entrevue que j’avais réalisée avec l’auteur sur Infopresse. Et mentionnons aussi un excellent documentaire, réalisé dès 1998, par Nicole Giguère et intitulé Dépasser l’âge.

Mais peut-être se trompe-t-on? Vous, comment envisagez-vous votre retraite? Et que font les retraités que vous connaissez?

  1. Bonjour,

    Malheureusement, les liens vers les articles ne fonctionnent pas, j’aurais bien aimé lire ces informations.

    Merci !

  2. Marie-Claude Ducas

    @Christine Emond:
    Bonjour,
    étrange, je viens de tester les liens, et ils fonctionnent pour moi… Y en a-t-il qui ne fonctionnent pas en particulier?

  3. Comme vous avez raison. Je n’ai jamais ressenti d’attachement au pub de RÉER, et ce, justement parce qu’elle nous montre une retraite qui ne m’intéresse pas. Je suis dans la quarantaine. Je fais un métier qui me passionne et je considère que j’ai encore beaucoup à apprendre et à donner. Pousser mes limites fait parti de mon quotidien. Donc, pour l’instant, la retraite je ne peux l’imaginer autrement: un moment pour expérimenter de nouvelles expériences. Tiens, pourquoi pas un cour de photographie ou de la danse… contemporaine.

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