Suis-je en train de travailler? La disparition de la frontière travail/loisirs.

J’étais hier à l’émission de Christiane Charette à Radio-Canada, en compagnie de Thomas Leblanc, où nous avions l’immense honneur (et défi) de nous prononcer sur les tendances qui seront marquantes en 2011. Je ne vous raconte pas tout (allez écouter si ça vous intéresse, cela ne dure quand même que 16 minutes), mais il principalement été question: du côté de Thomas, de la domination de la télé (eh oui!); du mien, de l’influence des jeunes et du fossé des générations qui est en train de disparaître. Et, un même sujet auquel nous arrivions tous les deux, après des points de départ différents, à savoir une transformation dans la façon de consommer, pour des raisons à la fois environnementales, économiques (aux États-Unis en particulier, because la crise), sociales, idéologiques… 

À Christiane Charette ce 4 janvier, en compagnie de Thomas Leblanc: quelles seront les tendances à surveiller en 2011?

Quand, à la toute fin, l’animatrice nous a demandé, en rafale, une dernière tendance dominante, j’ai choisi pour ma part la disparition de la frontière entre la notion de travail et de loisir. Tendance amorcée depuis quelques années, mais que internet et les réseaux sociaux sont en train de propulser de façon fulgurante. Quand je consulte Facebook et Twitter, à quel moment au juste suis-je en train de travailler, et quand suis-je en train de me distraire ? Qu’est-ce qui est personnel, et qu’est-ce qui est professionnel, quand j’écris un mot à quelqu’un que je connais dans le milieu de la communication, au sujet d’une photo de vacances qu’il vient de publier ? 

Ce n’est là qu’un aspect de ces fameuses questions sur les notions de « travail/loisirs ». J’avais déjà abordé la question lors d’un précédent billet sur les changements entraînés par internet dans l’univers des médias. Ajoutons à cela le fait que les travailleurs plus jeunes (la fameuse « Génération Y« ) veulent de plus en plus « se réaliser » dans leur travail, et donc, font de moins en moins ce genre de distinction. Et enfin, pour boucler la boucle, parlons de retraités. On lit un peu partout dans les médias aujourd’hui (entre autres ici) que la plupart des Canadiens – y compris les Québécois – prévoient de travailler après l’âge de leur retraite. Parfois, oui, parce qu’ils en auront besoin, mais aussi beaucoup, paraît-il, parce qu’ils veulent rester actifs. J’avais déjà abordé  cette notion de plus en plus relative qu’est la retraite. Elle est bien loin l’époque où, à cet âge, on était « usé » après une vie de travail, et où l’on n’avait que quelques années à vivre. Et n’oublions pas que l’année 2011 est celle où les premiers baby-boomers auront 65 ans. Certains vont continuer de travailler dans leur domaine premier, mais d’une façon et à un rythme différents. D’autre vont peut-être entreprendre quelque chose dont ils ont toujours rêvé. 

Cela relèvera-t-il du travail, ou de la vie personnelle ? Quelle importance, finalement. Et pourquoi diable viens-je de passer du temps à écrire ce billet, au lieu d’aller à mon heure de lunch ?

  1. Tous Optimistes » Les optimistes ralentissent ! - pingback on 27 avril 2011 at 18 h 37 min

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