Le blogue de Marie-Claude Ducas

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Y a-t-il encore beaucoup de gens qui savent encore ce que « la Semaine sainte » veut dire ? Et pour qui « faire une prière »  fait partie des habitudes?  Cette semaine, une publicité pour l’Église catholique de Montréal nous a rappelé, encore une fois,  que notre héritage religieux est encore présent dans nos vies, plus que nous le réalisons. Vous en avez probablement entendu parler : depuis lundi, à l’entrée du Pont Champlain, dont on a appris récemment qu’il aurait un urgent besoin de réparations, un grand panneau recommande aux automobilistes : « Faites votre prière ».

Le panneau à l'entrée du Pont Champlain: l'agence Bos réussit à actualiser la réalité de l'Église

Ce n’est pas la première fois qu’une publicité de l’Église catholique de Montréal (en fait, il s’agit du Diocèse de Montréal), nous fait réaliser tout d’un coup, que des réalités et des messages de l’Église ne sont pas aussi « déconnectés » de quotidien moderne, qu’on voudrait souvent le croire. Par exemple, il y  2 ans, une grande bannière, sur la façade de la Basilique St-Patrick,  montrait une image du Christ, avec la légende « appels entrants illimités ». Un détournement des promesses des compagnies de cellulaires, qui nous rappelait le message d’amour et d’accueil contenu dans l’Évangile…. Et une campagne précédente,  jouant sur un clin d’œil et un peu de  provocation, montrait, en gros caractères, des termes dont certains d’entre nous se servent, plus ou moins régulièrement : « Hostie », « Ciboire », « Tabernacle »… Accompagnés de leur définition exacte.  Ce qui, on s’en doute, avait fait réagir à l’époque.  Mais qu’y avait-il à critiquer ? Ceux qui trouvaient cela inapproprié étaient juste renvoyés à leurs contradictions : pourquoi était-ce dérangeant de voir ces mots, placés pour une fois dans leur « vrai » contexte?

Autre irruption de l'Église dans notre quotidien moderne, il y a deux ans

Cette fois-ci, étant donné l’enjeu majeur que représente le pont Champlain, l’effet ne s’est pas fait attendre non plus, et il a largement été question du panneau dans les médias.  D’ailleurs, fait amusant, le panneau a fait parler de lui hors des frontières du Québec. Vous pouvez cliquer ici pour avoir un aperçu de ce qui s’est publié ailleurs au Canada anglais. Même la rubrique AdFReak de AdWeek en a parlé. Ce sont d’ailleurs les seuls qui se montrent mitigés dans leurs commentaires. Mais évidemment, le concept est peut-être dur à saisir hors-contexte…

Et notons quand même que, dans de tels exercices en publicité, la ligne est fine entre l’opportunisme de bon aloi, et celui de mauvais goût. Ici, l’agence Bos, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a réussi encore une fois à éviter les pièges, et à passer le message. Chapeau. Soulignons d’ailleurs que Bos travaille avec l’Église catholique de Montréal depuis les tous débuts de l’agence, à savoir plus de 20 ans.

Et Joyeuses Pâques à tout le monde. Pour ceux qui se souviennent encore de cela veut dire, et pour les autres aussi.