Mon déjeuner avec un des Angry Birds (dont le prochain produit… est un livre de recettes!)

Ce ne sont pas tous les conférenciers aux Lions de Cannes qui provoquent des « scrums » suite à leur prestation. D’abord, il ne s’agit pas forcément de célébrités. Et, quand c’est le cas (comme avec  Yoko Ono ou Mark Zuckerberg l’an dernier, par exemple), ceux-ci, hyper-entourés, disparaissent rapidement dans les coulisses. En plus, l’horaire des conférences est serré et rigoureusement tenu, et l’organisation bien rodée.

Il y a quand même des exceptions. Hier, j’en ai vu deux. D’abord Martha Stewart, qui, après son panel en fin d’avant-midi, est restée plusieurs minutes pour parler aux fans qui se précipitaient sur la scène pour lui témoigner en personne leur affection, leur admiration, et pour se faire prendre en photo avec elle.

Puis, en fin de journée, il y a eu Peter Vesterbacka.

Peter Vesterbacka, de Angry Birds, qui a eu droit à un mini-"scrum" hier...

Qui ?? Si vous ne connaissiez pas son nom, je vous en mentionne le nom du produit qu’il a contribué à créer : Angry Birds. Il y a des chances pour que beaucoup d’entre vous aient effectué certains des 200 millions de téléchargements auxquels a donné lieu ce fameux jeu, d’abord lancé sur le iPhone et les autres plateformes mobiles. Et que vous y ayez déjà perdu pas mal des 200 minutes par jour qui, aux dernières nouvelles,  étaient consacrées à ce jeu, à l’échelle de la planète. (C’est sans doute rendu davantage maintenant, déjà).

Peter Vesterbacka  a le titre de « Mighty Eagle » chez Rovio, l’entreprise finlandaise qui a créé Angry Birds. En fait, pour ceux qui demandent des précisions, il est reponsable du marketing. Mais vous voyez le genre de la compagnie : son collègue aux communications, a le titre de « Hummingbird ». Et donc hier, après sa conférence, Vesterbacka a eu droit à son mini-scrum, avec quantité de gens qui venaient lui parler, parfois de partnerships éventuels, parfois de la meilleure façon d’envoyer un CV – « on engage », avait dit clairement Vesterbacka pendant sa conférence – ou, tout bonnement, lui communiquer leur admiration et leur enthousiasme, et se faire photographier avec lui. Une chose dont il commence tranquillement à prendre l’habitude, m’a-t-il expliqué ce matin, lorsque je l’ai interviewé à l’heure du déjeuner.

... et à qui j'ai même osé demander de poser avec moi.

Et avant le scrum, hier, il y avait eu un moment de quasi-folie, alors que Vesterbacka et ses collègues ont terminé la conférence en lançant, dans l’assistance, une vingtaine de peluches à l’effigie des oiseaux ou des cochons verts du jeu. Je prépare quelque chose d’un peu plus poussé à propos de Angry Birds, dont je tiendrai au courant en temps et lieu. Mais je pense que je ne risque pas grand-chose en disant qu’il s’agit sans doute là d’une entreprise, et d’un phénomène, qui n’a pas fini de croître. Et non d’un feu de paille qui va s’éteindre d’ici deux ans.  En tout cas, ces créateurs voient Angry Birds et son univers comme un produit d’ « entertainement », et non un simple jeu qui ne dure que quelques minutes à la fois. Il y a toute une histoire derrière ces « oiseaux en colère », contre des cochons verts, qui se vengent en se faisant catapulter sur ces derniers.. . « Et il y a plein d’éléments de l’histoire que vous ne connaissez pas encore… », a dit Peter Vesterbacka hier. Les plateformes ne manqueront pas pour les décliner : en plus du mobile, les oiseaux se retrouvent maintenant dans de courts vidéos diffusés sur YouTube, seront possiblement à la télévision, et peut-être un jour sur grand écran.  Sans parler des fameuses peluches, et des diverses autres formes de merchandising…

Et l’enthousiasme est là. « We care about fans and brands », répète Peter Vesterbacka. Les « fans » le sont à cause du caractère très « addictif » du jeu, mais aussi à cause d’une sorte de sympathie qu’ils ont développé pour les personnages. Quant au « brand », il est clair, clairement contrôlé, et on semble avoir de nombreux projets quant à ses déclinaisons. Dont une, un peu étonnante dont j’ai appris l’existence ce matin : un livre de recettes ! Mais quelles recettes, pour l’amour du ciel ? « Des recettes d’œufs », répond laconiquement Vesterbacka. Bon sang, mais c’est bien sûr… (Pour ceux qui ne le sauraient pas, les oiseaux sont fâchés parce que les cochons verts leur ont dérobé leurs œufs.) Et, comme pour ses autres produits, Rovio  déjà un super-réseau pour annoncer ses produits, en ligne. Sans compter qu’on utilisera aussi Amazon, y compris pour une version e-book.  Ce n’est pas techniquement un scoop – une rechercha m’a permis de retracer cet article dans le Daily Mail – mais c’est encore peu connu.

Alors voilà. Tout cela pour dire que j’ai peut-être déjeuné avec un des patrons de l’entreprise qui sera peut-être, avant longtemps, l’incontournable dont tout le monde parlera. Pensez-y : Twitter a à peine cinq ans. Et le marché des écrans mobiles est loin d’avoir fini de se développer… Alors, j’ai fait moi aussi ce que je ne fais pas souvent : je me suis fait photographier avec mon interviewé.  Et je pourrai peut-être dire dans quelques années : « voyez, c’est la fois où je l’ai interviewés, alors qu’ils commençaient à monter… »

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