Joyeuses fêtes !… ou "Joyeux Décembre"?? Avec un petit retour sur "Paul"

La série des "Paul": personne n'a jamais trouvé à redire sur les références religieuses...

La série des "Paul": personne n'a jamais trouvé à redire sur les références à la religion

Souhaiterez-vous cette année « Joyeux Décembre » à vos proches? Cela s’est fait, en tout cas, dans l’incomparable secteur qu’est le Plateau Mont-Royal à Montréal, où j’ai d’ailleurs la chance d’avoir mon bureau… Ce qui a évidemment soulevé de nombreux commentaires, comme on peut en avoir un aperçu dans cette chronique de Lysiane Gagnon

Toutes ces discussions autour de Noël, de la culture, de la religion, du bien-fondé ou non de souhaiter Joyeux Noël, (pour ne pas choquer les gens d’autres religions) m’inspirent un petit billet du temps des fêtes, dans la foulée de celui que j’avais consacré à la série des « Paul » de Michel Rabagliati. Car, une autre chose qui m’a frappée dès le début dans ces romans illustrés, dont l’action est profondément ancrée dans la réalité montréalaise de tous les jours, c’est, justement, la présence de la religion dans la culture, et même la vie quotidienne des personnages. Lesquels, ceci dit, ne sont pas particulièrement pratiquants, et ne vont pas plus à la messe tous les dimanches que vous et moi.

Par exemple, dans « Paul a un travail d’été« , le héros se découvre grâce à son travail dans un camp de vacances pour jeunes en difficultés. Lequel camp est mis sur pied et financé grâce aux oeuvres de sa paroisse. Le chef du camp est un jeune diacre (un curé en devenir). Ce qui n’empêche pas tout ce beau monde de revirer de joyeux partys d’entre-deux-camps à la première occasion.

Et surtout, dans « Paul à la pêche« ,  on voit Paul, alors que sa conjointe Lucie est finalement enceinte une troisième fois après deux fausses couches, aller déposer une requête spéciale auprès de Jésus à l’Oratoire St-Joseph (qu’il voit, nous explique-t-il, comme la « maison-mère » de la présence divine à Montréal), afin que tout se passe bien. Tout cela, encore une fois, alors que Paul ne se montre pas par ailleurs spécialement pratiquant, que lui et sa conjointe vivent ensemble sans être mariés, et que leur futur bébé a donc été conçu hors des liens sacrés du mariage…

Tout cela pour dire que, pour la plupart d’entre nous, Noël est, oui,  bel et bien connecté à tout un bagage autant culturel que religieux, que nous aurions bien tort, de vouloir évacuer complètement. Ce que, de toute façon, nous n’avons finalement pas envie de faire. Et, d’un autre côté, la plupart d’entre n’avons pas non plus envie de manifester un acharnement fanatique à défendre tout ce qui s’y rattache. Et, inversement, la plupart des gens des « autres » cultures ne se sentent aucunement choqués du fait que l’on souhaite, sinon « Joyeux Noël », du moins Joyeuses Fêtes. Je peux en tout cas prendre comme exemple, dans mon quartier, le grand marché Akhavan, de propriété iranienne, dont une bonne partie de la clientèle est musulmane, et dont la devanture arbore fièrement chaque année à sa d’immenses décorations de Noël (l’an passé, c’était un gros Père Noël gonflable), sans que personne y trouve à redire. Ou mon restaurant indien de quartier, La Maison India, rue Sherbrooke Ouest, dont l’intérieur est, chaque Noël, décoré avec toute l’ardeur kitsch dont les Indiens ont souvent le secret…

Pour ma part, je serai donc de retour en 2010. En tâchant, c’est promis, de ne plus laisser passer tout un mois entre deux billets. D’ici là, je vous souhaite de très joyeuses fêtes, peu importe comment vous déciderez de les appeler et de les célébrer.

  1. Jean-François Beaulieu

    Je suis bien d’accord avec toi. Personnellement, je ne suis pas très (ou plus très) croyant, mais je fête Noël et je continuerai de l’appeler comme ça, autant par tradition que par respect pour ceux qui croient. J’ai de plus en plus marre de ces bien-pensant qui nous servent les très à la mode non-voyant, personnes-à-mobilité réduite et autres expressions du politically-correctness… Faut d’ailleurs en jaser avec les handicapés en questions pour en rire un bon coup !

    Si j’ai un jour à nouveau la chance d’aller demeurer dans un autre pays, je me ferai certainement un grand plaisir à connaître les fêtes locales et à y participer, en les appelant par leur nom ! Mais je continuerai à fêter les nôtres. Et, quoi qu’en dise aujourd’hui mon estomac, on en a jamais assez :-)

    Joyeux Noël à tous !

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