Ce qu’internet change dans nos voyages

Le moment de planifier des vacances d’été arrive, et alors que je m’y mets – comme bien d’autres, j’imagine -, cela me ramène à quelques réflexions sur un sujet qui m’a toujours passionné, mais sur lequel je ne trouve jamais assez de temps pour écrire: les voyages et le tourisme.

Ces derniers jours, je suis tombée coup sur coup sur deux chroniqueurs qui, par rapport aux voyages, soulèvent la même chose. La première est Lysiane Gagnon, au début de cette semaine dans La Presse. Et le second est Josh Freed, ce samedi dans The Gazette. Les deux traitent de la même chose: le fait que désormais, à l’heure du « wi-fi » omniprésent même dans les coins les plus reculés, on ne part jamais tout à fait vraiment.

Wi-Fi en voyage

Internet accessible partout… un peu trop, parfois ?

Lysiane Gagnon écrit : « (Le) progrès a un prix. Le canal miraculeux qui vous projette en même temps, où que vous soyiez, à Montréal, Rome, Caracas ou Damas, engendre un éparpillement mental qui vous empêche de vous concentrer exclusivement sur le pays où vous vous trouvez physiquement. C’est comme faire l’amour en écoutant les nouvelles…

La bulle qui naguère vous aurait enfermé dans la contrée à découvrir a éclaté, faisant entrer par mille fissures le vacarme planétaire. Vous n’êtes plus ce voyageur ravi, envoûté, immergé corps et âme dans une nouvelle culture, vous êtes un voyageur de passage qui regarde défiler le paysage tout en gardant un oeil dans le rétroviseur. »

Josh Freed note pour sa part: « On one hand, it was fun to stay connected and follow the crazy happenings at home, but the ever-present Internet also changed something profound about travelling. In ancient times, five years ago, when you voyaged far from home, Quebec and Canada vanished.

But nowadays, home travels along with you almost everywhere you go, no matter how far. (…)

Dining “online” was way less lonely than sitting by myself. But again, something was lost — the sense of isolation and distance that travelling solo used to impose. In the “old days” of travelling alone, you had no choice but to look around and silently study the land and its people. Even being lonely over dinner made you reflect on where you were — or at least encouraged you to start a conversation with travellers at the next table. (…)

On the plus side it’s comforting to hear from friends and family and fun to follow zany Quebec stories. But it makes travelling feel less remote, less exotic, less adventurous — and less genuine. It breaks the spell of a foreign land when every café is an Internet café and every wireless cheap hotel room lets you briefly return home at night. We may be more connected to the world, but we’re also less connected to where we are. »

Est-ce que, avec cette accessibilité à internet, on finit par perdre davantage qu’on gagne, en terme d’expérience de voyages ? J’avais déjà noté comment certains phénomènes, de la popularité de Lonely Planet à celle d’Ikea, contribue à faire rapetisser notre planète. Ce qui, sous bien des aspects, est une bonne chose. Mais rendu à un certain point, n’est-ce pas un peu trop ?

  1. Nos voyages… et les journaux | Le blogue de Marie-Claude Ducas - pingback on 2 août 2015 at 12 h 02 min

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