Cafés, travailleurs autonomes et « ville intelligente »

Un de mes contacts sur Facebook (la blogueuse Katerine-Lune Rollet, pour la nommer), a partagé cet article sur le site eater.com, à propos d’une initiative lancée par un établissement de San Fransico, afin de contrer les travailleurs avec leur ordi dans les cafés: on réserve des sièges « express » pour les clients sans ordi. Sur Facebook, plusieurs ont applaudi, et cité des cafés à Montréal qui ont des politiques semblables, ou même qui interdisent carrément les portables.

Les ordis dans les cafés: plaie ou opportunité ?

Les ordis dans les cafés: plaie ou opportunité ?

Je comprends bien le problème qu’ont les propriétaires des établissements en question, en se retrouvant ainsi avec des tables occupées par des clients non rentables… Et surtout si ces « squatters 2.0 » monopolisent la place au détriment de dîneurs à l’heure des repas.

Mais en même temps, je suis partagée quant à ce genre d’initiative. Il reste que les cafés sont des refuges pour bien des travailleurs autonomes (dont je suis) qui trouvent dans les cafés un endroit propice pour travailler… souvent plus, pour diverses raisons, que le bureau à la maison. On pourrait en parler à Ken Scott, qui a écrit entre autres le scénario de La Grande Séduction dans les cafés. Et idem, si je ne me trompe pas, pour quelqu’un comme Steve Gallucio (Funkytown, Mambo Italiano, etc.).

Alors, il me semble qu’il y aurait lieu de faire preuve d’un peu d’imagination, face à ce qui est une réalité de la décennie 2010: les cafés deviennent en partie des lieux de travail. Au lieu de juste combattre cette réalité, les propriétaires d’établissements pourraient chercher des moyen de vivre avec, et d’en tirer parti. Devrait-on charger quelque chose aux travailleurs autonome qui occupent la place? Réserver des secteurs ? Fixer ne somme minimum à consommer, sur une certaine période? Dans ce dernier-cas, on se trouverait ainsi à s’inspirer du modèle de certains clubs (de tennis, par exemple), où l’on charge des frais pour le membership, et plus de demander au membres de consommer pour une somme minimum. Car, il est vrai que ce serait sans doute justice de demander aux travailleurs autonomes, qui y trouvent là un envionnement de travaill, de payer d’une façon ou d’une autre une contribution en retour.

Et pourquoi pas? Les cafés ne deviennent-ils pas, à certains égards, des sortes de clubs? Ils se trouveraient ainsi à tirer parti d’un sentiment d’appartenance, tout en générant du trafic, et des revenus. Et, à l’ère des réseaux sociaux, on pourrait sûrement réfléchir à des façons de tirer parti de tout ça: faire savoir qu’on fournit un environnement propice à tel type de travailleurs.. qu’on attire des gens intéressés à tel sujet, tel domaine… Les cafés sont déjà de nouveaux lieux de travail, ils deviendraient ainsi, encore plus, des lieux de réseautage.

Dans une ville où on a développé une initiative comme Ile sans fil, et alors qu’on parle tellement de « ville intelligente », il y aurait plein de choses intéressantes à lancer dans ce sens, non ?

 

  1. Ça me rappelle drôlement la nouvelle start-up de Julien Smith, Breather: http://breather.com/

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