Deux choses que je ne comprends vraiment pas dans ces histoires de sweepstakes

Ainsi donc, la Cour suprême du Canada a donné raison à un Québécois dans sa poursuite envers la compagnie qui publie le magazine Time. Celui-ci avait reçu une lettre, de laquelle il comprenait avoir gagné 833 337 $ (US) dans le « sweepstake » de Time. Évidemment, il n’avait pas lu les petits caractères…

Time Magazine

Comment des entreprises aussi crédibles que Time peuvent-elles compromettre leur réputation avec leurs "sweepstakes"?

Ceux et celles qui sont abonnés, ou ont déjà été abonnés, à Sélection du Reader’s Digest, sont déjà familiers avec cette formule de « sweepstakes », qu’on est toujours censés avoir gagnés… (Pour ma part, ma famille était abonnée, et j’ai pratiquement appris à lire dans Sélection.)

Et depuis toujours, dans ces affaires de « sweepstakes », il y a deux choses que je n’ai jamais compris :

1-Comment quelqu’un peut-il être naïf et crédule au point de croire qu’il aurait soudain, comme ça, gagné une telle somme? Et sans même se donner la peine de lire les petits caractères?

Mais surtout :

2-Pourquoi  des entreprises aussi respectées et crédibles que Time ou Reader’s Digest  s’en vont-elles compromettre leur crédibilité et leur réputation avec des idioties pareilles? Qu’ont-elles à gagner? Pour aller glaner la valeur de quelques dollars en abonnements, elle annulent l’équivalent de millions $ qu’elles dépensent par ailleurs pour améliorer et maintenir leur image. En plus, ce sont des entreprises dont la mission et les valeurs de base sont reposent sur l’information, sur le fait d’éclairer le public, et de l’encourager à s’éduquer. Pourquoi, ensuite,  faire des initiatives de marketing qui semblent vouloir duper des gens particulièrement mal informés? Il y a là quelque chose qui ne cadre vraiment pas.

Y a-t-il des conseillers en communications dans ces entreprises? Y a-t-il quelqu’un qui réfléchit à ces stratégies? Et, parmi ceux et celles qui lisent ce blogue, y en-a-t-il qui ont VRAIMENT cru avoir gagné une somme importante en recevant de telles lettres?

MAJ 2-03-2012

Une précision. J’ai écrit: « pour glaner la valeur de quelques dollars en abonnements… » Dans les fait, c’est plus complexe, bien sûr: ce qui fait souvent vivre de tels magazines, c’est la publicité (et, dans le cas de Reader’s Digest, les listes d’abonnés, à qui on peut vendre ensuite plein de produits connexes). Le nerf de la guerre, en tout cas, c’est la quantité et la qualité des abonnés, que l’on cherche ensuite à monnayer. Mais même dans ce cas, la formule des « swpeepstakes » ne colle pas avec une stratégie intelligente.

  1. J’ai failli mordre à l’hameçon en 2010, lorsque fièrement, j’exhibais la lettre du Reader’s Digest qui me promettait une voiture de luxe et une somme en argents mirobolante, à une collègue.
    Elle m’a regardé, incrédule et m’a dit qu’elle recevait également ce genre de cochonneries et qu’elles n’ont aucune valeur. Leur but, m’expliqua-t-elle est de me vendre des livres et leur magasine. Elle me demande de chercher un reportage de J.E. sur internet à ce sujet.
    Une fois le reportage visionné, j’ai été sidérée. J’ai mis fin à mon abonnement et je détruis tous lettres qui me promet la lune provenant du Reader’s Digest. Qu’on ne m’y en reprenne plus jamais!

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