Bye Bye 2011: retour après une seconde écoute

J’avais livré, dès le 1er janvier, ma critique-express du Bye Bye 2011, après la première écoute, le 31 décembre au soir. Je l’ai réécouté le lendemain, en compagnie de mon garçon (qui avait été très frustré d’avoir dû se coucher avant, la veille). Est-ce parce que mon garçon s’est montré meilleur public que mon chum? Est-ce le fait d’avoir jeté en même temps, cette fois-là, un coup d’œil aux commentaires émis sur Twitter, (hasthag : #BB2011), qui tendaient à être plus positifs qu’autre chose? Est-ce parce que certains

Bye Bye 2011

Le Bye Bye 2011: certains sketches nous feront peut-être rire davantage dans quelques années...

sketches gagnent à être réécoutés, et suivi avec plus d’attention (ce qui n’est pas toujours le cas dans l’ambiance du 31 décembre)? Toujours est-il que j’ai un peu plus ri à la seconde écoute. Un peu. Et que j’ai mieux apprécié certains sketches et certains textes, comme cette pseudo-pub pour un disque de chansons de Noël – enfin non, tout sauf Noël,  une fois revues et corrigées à la sauce des accommodements raisonnables.

Revoici donc quelques autres commentaires, après une seconde écoute, et sans revenir sur ce que tout le monde  d’autre a dit : bien oui, il y a eu overdose de politique.  Trop de références à des émissions de télé, aussi; ce qui est à la fois une solution facile, et qui traduit peut-être, aussi, une déformation professionnelle des artisans du Bye Bye, immergés jusqu’au cou dans l’univers de la télé. Et donc, quelques points à part cela.

Les meilleurs  Bye Bye sont toujours les anciens. Sauf, évidemment, s’il s’agissait d’un ratage total, ce qui n’était quand même pas le cas cette année. Mais autrement… Tout le monde parle encore du fameux sketch (cliquez ici pour le voir) du « père-super-maladroit-avec-le-chum-noir-de-sa-fille », interprété par Claude Meunier en 1981, année où le Bye Bye avait été rebaptisé Bonne année Roger. Mais qui se souvient à quel point cette édition avait été, à peu près unanimement, descendue en flammes? Et puis, honnêtement, d’aussi loin que je me rappelle, je n’ai pas souvenir de beaucoup d’années  où tout le monde disait s’être roulé par terre en regardant le Bye Bye. Même pour ce que l’on évoque aujourd’hui comme les Bye Bye des « grandes » années  (avec les fameuses imitations de Dominique Michel, les textes rédigés par les ex-Cyniques, etc., etc.), sur le coup, il y avait pas mal plus de critiques que d’éloges. Mais, avec le recul, on se souvient des meilleurs sketches et l’on oublie les autres. C’est un peu la même chose qu’avec les voyages : on se souvient des enchantements et des découvertes, alors que les emmerdements tendent à s’atténuer dans nos mémoires…

C’est à quelle heure le punch? Tous les artisans de tous les Bye Bye devraient constamment avoir à l’esprit cette phrase (attribuée à Denise Filiatrault). J’avais écrit le 1er janvier que les auteurs devraient s’imposer de couper tout ce qui dépasse deux minutes. Disons, en tout cas, que pour dépasser deux minutes, une idée devrait drôlement le mériter, en comportant un filon très riche. Souvent, les sketches s’étiraient sans être ponctués d’aucun « punch ».  D’autres fois, de bonnes idées se retrouvaient diluées dans une séquence qui s’étirait trop. Je risque une théorie : à force de vouloir faire trop « songé », de soigner les maquillages, les chorégraphies, les effets spéciaux, les concepts etc., on en vient à  oublier la puissance, et la nécessité, des gags. Et on lève le nez sur des procédés qui peuvent sembler « niaiseux » au premier abord… Pour répéter ce que j’ai déjà écrit, la séquence à la « Weekend updates » du Saturday Night Live, livrée par Louis Morrissette après minuit, comportait les extraits de loin les plus efficaces. Et il faut au moins rendre cela à Rock et Belles Oreilles (RBO), qui avaient assuré une couple de Bye Bye : ils ont ce sens du timing, et cet art d’intégrer,à travers tout le reste l’humour potache qui faire mouche.

Et que font les annonceurs? Il faut quand même saluer le fait qu’un événement arrive ainsi à intéresser la quasi-totalité de la population adulte dans une société (les cotes d’écoutes ne sont pas encore sorties, mais si on compte la reprise du 1er janvier et les visionnements sur Tou.tv, ça ressemblera sans doute à ça). Pour combien de temps encore? Et vu ainsi, c’est quand même étonnant qu’un tel événement, qui, au plan télévisuel, est en quelque sorte  l’équivalent de notre Super Bowl, soit si peu exploité par les annonceurs. Est-ce parce qu’il y a trop d’émissions avec de bonnes cotes d’écoute tout au long de l’année, et que le Bye Bye ne représente pas une occasion qui se démarque tant que ça? La mécanique de l’achat médias est-elle trop compliquée pour que cela vaille une la peine de mettre sur pied une initiative spéciale? Les controverses possibles et anticipées font-elles reculer les annonceurs? Les publicitaires qui me lisent pourront peut-être me répondre?  Il y a eu Familiprix (dont, ironiquement, la pub était parodiée pendant l’émission) pour faire quelque chose de circonstance (et encore, avec un message déjà diffusé l’an dernier), mais, autrement, pendant les pauses publicitaires, c’est business as usual… avec des résultats souvent désespérants. Pourtant, il y aurait drôlement de «millage » à faire, il me semble, avec des opérations menées autour du Bye Bye. Et, un peu comme pour le Super Bowl, en créant du « buzz » à l’avance. L’an prochain, peut-être…

  1. Jean-François Beaulieu

    Effectivement, un autre domaine où nous méritons bien notre devise : je me souviens… En effet, nous, Québécois, avons cette tendance (tu as déjà écrit là-dessus dans ton blog, il me semble)au « c’était meilleur dans le bon vieux temps ». Peut-être devrions-nous faire avec les bye-bye comme avec le bon vin ? Je pense que je vais garder celui de 2011 pour 2016, les « tannants » se seront peut-être adoucis. J’en ai 2-3 en retard à regarder dans la cave Tout-TV, de toute façon :-)

  2. Ma critique du Bye-bye : Attendez de voir le déroulement de la Commission Charbonneau, vous allez rire… jaune. Tout comme beaucoup de pisse-vinaigres ont réagi devant le dernier Bye-bye.

    Pour ma part, je donne une note de 9,0/10 à la technique ; 7,0/10 pour la qualité des textes ; et 8,5/10 pour le jeu des comédiens. Cela donne une note globale de… oups !, j’oubliais que la “vraie” notation n’existe plus au Québec. Donc, je normalise en nivelant par la base pour le sacrage intempestif, et je normalise à la hausse pour tout le reste. BRAVO aux artisans de ce bye-bye.

    Je termine en souhaitant à tousses et tous : Bonne Année grand nez ! Pareillement grandes dents !…

    Quant aux dénigreurs professionnels, SOURIEZ, car c’était le dernier bye-bye genre.

    Pourquoi ?

    Parce que…. le 21.12.12… B-O-U-M ! Les Mayas ont prédit la fin du monde et Marc Labrèche a déjà dit que c’était à sept heures !

  3. P.-S. : P.-S. : Meuh non ! N’ayez pas peur des prophètes de malheur… Que pourrait-il nous arriver de plusse pire que d’être dirigé par Jean Charest et Stephen Harpeur ?

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