À la mémoire de Lin Jun : faire revivre la victime. (Plutôt que glorifier l’auteur de son horrible meurtre.)

C’est ce qui arrive trop souvent, et qu’on a déjà souligné, notamment lors du massacre sur le campus du collège Virginia Tech, en 2007: toute l’attention est sur le meurtrier. On retrace son passé, on décortique ses motivations possibles…  et puis, maintenant qu’il est possible de diffuser son message » et ses élucubrations à grande échelle via le web, on braque le projecteur là-dessus.

Lin Jun photo

Bravo à ceux qui font revivre la mémoire de Lin Jun.

Alors, en ce qui concerne l’horrible meurtre, à Montréal, de Lin Jun, un citoyen chinois qui étudiait à l’université Concordia, par celui qu’on a surnommé « le démembreur de Montréal », cela vaut la peine de souligner le fait que, depuis plusieurs jours, c’est enfin à la victime que l’on s’attarde. L’université Concordia a rapidement annoncé la création d’une bourse qui honore la mémoire de de Lin Jun. La famille, arrivée de Chine, a pris la peine, dans ces circonstances pénibles, de publier une lettre dans les médias, et de faire des déclarations en mettant l’emphase sur le besoin de justice et de paix.

Et puis, un vigile se tiendra ce soir (jeudi 14 juin), à la mémoire de Lin Jun. Pour plus d’informations, voir ici et ici.

Dès le début, alors qu’il était surtout question du meurtrier, et du vidéo montrant le meurtre, je ne pouvais que songer au défunt, en  me questionnant sur la genèse de cette horrible tragédie. Qui était au juste Lin Jun? Comment était-il entré en contact avec son meurtrier? Comment celui-ci, possiblement un séducteur et un manipulateur de premier ordre, comme le sont souvent les psychopathes, l’avait-il attiré dans ses filets? J’ai étudié à Concordia, qui entretient  depuis de nombreuses années des liens étroits avec la Chine. Et je me souviens encore de ces étudiants chinois que l’on voyait souvent, dans les espaces communs, regroupés en petites grappes studieuses… mais aussi, parfois, un peu isolés et perdus. Sait-on, lors de voyages ou de séjours dans des pays étrangers, sur qui on tombe, et à qui on peut ou non faire confiance?

Les derniers jours ont contribué à répondre à certaines questions au sujet de la tragédie, et, surtout, à mieux faire  connaître Lin Jun, cet étudiant en génie de 33 ans, plutôt réservé et tranquille, qui travaillait à temps partiel dans  un dépanneur de St-Henri, et dont sa famille garde le souvenir d’un fils dévoué et d’un grand frère attentionné. Je trouve que tous ceux qui contribuent à le faire ainsi revivre méritent d’être félicités.

P.S.

C’est exprès que je ne mentionne nulle part le nom du meurtrier dans ce billet. Et que je ne l’ai pas mis en mot-clé.

  1. pourquoi il n’en dit pas plus ce luka machin,il n’a quand meme pas découper ce mec juste pour le fun,c’est completement absurde

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