Les jeunes, c’était toujours mieux dans le temps

Rendons tout de suite à César ce qui est à César: je dois le titre de ce billet à Élise Desaulniers, de Air France, qui m’avait écrit cela sur Facebook, après que j’y aie relayé un article de Christian Rioux intitulé Étude – Individualistes et matérialistes, les jeunes Canadiens, paru dans Le Devoir la semaine dernière.  Pour résumer, l’article porte sur une étude internationale réalisée par la Fondation pour l’innovation politique. un think tank français de centre droit, proche de l’UMP, et qui se définit comme « libéral, progressiste et européen ». Étude qui, souligne l’auteur, brosse un portrait peu flatteur de la jeunesse canadienne: « Les jeunes Canadiens à qui l’on a demandé ce qu’ils veulent accomplir dans les 15 prochaines années sont parmi ceux qui répondent le plus souvent que leur premier objectif est de «gagner beaucoup d’argent, peut-on lire entre autres. Ils sont 54 % à favoriser l’argent au-delà de tout autre objectif, tout juste derrière les Australiens, les Indiens et les Chinois. »

La génération Z arrive... (source: http://okartank.blogspot.com/2009/09/manager-la-generation-x-y-et-z.html)

L’article a tout de suite suscité réactions et commentaires, quand je l’ai transmis sur Facebook et Twitter. Sur Facebook, outre Élise Desauliners, il y a aussi Paul Arseneault, directeur du Réseau de veille en tourisme de la Chaire en tourisme Transat de l’UQAM, qui s’est questionné sur la taille et la composition de l’échantillon. Réponse: 1000 répondants par pays sondé, pour un total de 32 000 répondants à l’étude mondiale. Donc, en ce qui  concerne  le Canada, 1000 jeunes entre 16 et 29 ans, par Internet.  Paul a d’ailleurs obligeamment trouvé le lien qui permet d’aller télécharger l’étude complète.  Tout cela remet quand même un peu les choses en perspective…  « Pas surprenant d’observer chez les 16-18 ans qu’ils ne comptent pas avoir d’enfant dans les 15 prochaines années! », notait ainsi Paul Arseneault, qui y allait aussi d’une citation: «Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans.» Propos énoncés par…. Socrate, 400 ans avant Jésus-Christ. 

... et le fossé des générations va disparaître. Il paraît. (source: http://anotherdaylight.wordpress.com/2010/04/21/la-generation-y-en-images/)

Tout cela tombait à pic, alors que, ici,  nous étions en train de parachever le  numéro de février-mars de Infopresse (bouclé hier et parti chez l’imprimeur, yé !), qui comporte justement un dossier sur les jeunes: leur valeurs, leur mentalité, et, sous l’angle de la communication et du marketing, comment les joindre et leur parler. Numéro où l’on se penche sur ceux qui suivent maintenant cette fameuse « Génération Y » dont on a tant parlé, à savoir la « Génération Z », dont les premiers membres, nés en 1995, sont donc en train de finir leur secondaire, et s’apprêtent à débarquer sérieusement sur le marché de la consommation. 

J’en avais déjà parlé un peu alors que, à l’émission de Christiane Charette en tout début d’année, il était question des tendances qui domineraient en 2011: la montée de cette nouvelle génération, soulignais-je, va marquer l’amenuisement du fossé entre les générations. Dans le dossier d’Infopresse on apprend pourquoi… Et  aussi que, contrairement à ce qu’on lit tellement toujours et partout, les jeunes veulent changer le monde, sont remplis d’espoir et veulent croire en quelque chose…   Ce n’est pas que je veuille à tout prix « ploguer » le magazine où je travaille, mais que voulez-vous, le sujet me passionne. Et, à voir les réactions dès qu’il est abordé quelque part, je suis loin d’être la seule.

Les commentaires de mes « amis Facebook » m’ont d’ailleurs réjouie, parce qu’elle recoupaient exactement ce que j’avais écrit dans un édito pour introduire un prédécent dossier sur les jeunes, il y a plus de deux ans. J’y déterrais, moi aussi, d’anciennes citations où l’on désespérait de la jeunesse. Comme celle-ci,  d’un prêtre égyptien, vers 1 000 av. J.-C : « Notre monde a atteint un stade critique. Les enfants n’écoutent plus leurs parents. La fin du monde ne peut pas être loin. »

Et donc, s’il y a bel et bien des choses qui changent, il y en a d’autres qui ne changent pas. Dont, semble-t-il, notre tendance à nous montrer, globalement, pessimistes sur à peu près tout, y compris sur les générations montantes.

Au programme des conférences Infopresse, on est d’ailleurs en train de travailler à une journée, le 23 mars prochain, qui portera sur le marketing des générations. J’ai quand  même hâte de voir ce qu’il en sortira.

  1. les jeunes sont devuenus matérialistes et ont perdu la notion de solidarité ils sont désullsionnés et veulent tout tout de suite sans effort et surtout commencer en haut de l »échelle.

  2. Comme on pourrait dire des «vieux» qu’ils sont payés à ne rien faire et qu’ils ont perdu l’étincelle et la motivation de leur jeune temps..

    N’est-ce pas beaucoup trop cliché tout ça ?!!!

    Pour avoir discuté avec une amie qui a eu l’occasion de mener des entrevues dans certaines écoles secondaires cette année, je trouve que nos ados sont inspirants.. ils ont des rêves d’avenir, ils sont créatifs, ils ont le sens critique lorsqu’on parle de société et ils sont allumés!

    Et puis… Les jeunes ne sont pas devenus matérialistes. Ils sont nés dans une société qui l’est de plus en plus. Ce qui est un tout autre débat..

    Merci Marie-Claude de si bien remettre les choses en perspective !

  3. Ces fameux débats de « aujourd’hui c’est pire qu’avant »…

    Joli pelletage de nuages.

    La majorité du temps je clos la discussion avec une phrase toute simple:

    « Les scènes sont toujours les mêmes qui passent en boucles. Ce sont nos propres filtres qui en changent l’allure. »

    Ou bien, il y a cette citation que j’adore:

    “There are two things that have been true throughout history in big hunks. You can find differences in ten years, but in 50 year hunks, 100 years hunks, you’ll find two things to be true. One, the world is always getting better. Two, people always think it’s getting worse.”

    Penn Jillette dans le film « Michael Moore Hates America »

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