Allez-vous suivre Mirador ?

Mirador: visionnement quasi-obligatoire pour quiconque travaille en RP...

Mirador: qui aurait cru les RPs assez sexy pour inspirer un série télé?

Si votre travail touche, de près ou de loin, aux relations publiques, vous n’avez pratiquement pas le choix: la série Mirador, qui débutait hier soir à Radio-Canada, fait partie des visionnements requis, ne serait-ce que pour être à jour sur l’image que bien des gens se feront de votre  métier.  Et puis, heureusement, vous n’allez pas vous ennuyer.
                                        
Avant même sa diffusion, la série avait commencé à semer une certain émoi parmi la profession. Juste avant Noël,  un article de Nathaëlle Morissette dans La Presse, intitulé « Les faiseurs d’images inquiets… de leur image », y citait quelques relationnistes. Notamment Marie-Josée Gagnon, de la firme de relations pubilques Casacom et présidente de l’ Alliance des cabinets de relations publiques du Québec (ACRPQ), qui, ayant visionné les premiers épisodes en primeur, qualifiait la série de «caricaturale» et «d’extrême», en ajoutant:«J’ai assez aimé l’émission. Mais si vous veniez chez nous, vous vous apercevriez que ça ne pourrait pas faire l’objet d’une télésérie. Ce qui est présenté, c’est bien loin du métier que je pratique. »    
 
Eh oui !  Aussi bien vous y faire: on est en télé, dans une émission populaire. Et donc, il est sûr que, pour des besoins d’images, d’impact et de mise en scène, on exagère ici, on prend des raccourcis là… Vous pourrez  d’ailleurs avoir une petite idée de ce que nous, journalistes, pouvions nous dire à l’époque en regardant Scoop. Et puis après cela, réjouissez-vous : honnêtement, auriez-vous cru que le métier de relationniste pourrait se révéler assez « sexy » pour faire l’objet d’une série télé du genre ?  
   
Est-ce « caricatural » et « extrême »? Je vous invite, surtout si vous êtes dans les RP, à me faire vos commentaires. Mais, quant à moi,  – et alors que les auto-publicités semblaient présager le pire – on est loin de la démonisation et de la caricature grossière.  Le critique de télé Richard Therrien, dans sa chronique du  Soleil, a qualifié la série de « brillante et trépidante ».  Hugo Dumas, dans La Presse, y voyait « La série dont tout le monde parlera ».  Jean-François Lisée, de L’actualité, dans son billet d’hier sur son blogue, juge, lui, que Mirador est  « pas excellent, pas inutile ». Et c’est vrai qu’il ne se classera sans doute pas dans les anthologies de la grande télé d’ici, à côté des Omertà, Les Invicibles, La vie la vie... (et ceci dit, ce serait à voir de plus près, mais il semble que Mirador n’a pas été fait non plus avec les mêmes budgets.) 
 
En rafale, quelques commentaires de ma part :
– Oui, les ficelles sont parfois un peu grosses. À commencer, hier, par  l’histoire du « bon-petit-chanteur-pris-dans-la-grosse-machine-du-marketing-et-privé-de-son-choix-artistique ». Et en continuant par les deux frères ennemis, dont le méchant (joué par David LaHaye) est vraiment  trop méchant, et le bon (joué par Patrick Labbé), un peu trop parfait…. même s’il ne lève pas le nez sur des procédés comme un petit détournement d’ambulance pour arriver à ses fins. Et ceci dit, on a l’impression que ces image s trop lisses risquent de se fissurer quelque peu dans les épisodes à venir.
– Les répliques acidulées valent le détour. Comme celle-ci du gérant du jeune chanteur: « notre public, c’est les adolescentes avec des broches dans la bouche, et les madames avec des broches dans les hanches ». Sans compter ce qui concerne les journalistes, sur le dos desquels on semble partis pour se payer la traite :  – « Ils sont tous branchés sur le CB de la police? ». – « Oui, puis ils se déplacent tous en troupeau. »  Pour ma part, je vais regarder la suite. 
 
MAJ
En tout cas, le sujet est loin de laisser indifférent. Richard Therrien, dans son billet de ce matin sur son blogue Zap Télé, se déclare pour sa part « pro-Mirador »; et suscite une avalanche de commentaires…
  1. Je n’ai pas eu la chance de visionner plusieurs épisodes. Le premier m’a paru caricatural. Caricatural et superficiel.

    Le thème du premier épisode ne donne peut-être pas le ton à la série. Si la nouvelle politique de géolocalisation me le permet, je suivrai Mirador depuis Dakar, où je reprendrai le boulot lundi prochain. J’y travaille comme conseillère en communication au sein d’une plateforme paysanne, à l’amélioration du dialogue politique (du lobbying, pour faire valoir les droits et promouvoir la profession des agriculteurs sénégalais auprès de l’État), et à la mobilisation de ses membres (entre autres, par une présence médiatique qui mettra en valeur les activités du mouvement et les enjeux qu’il estime prioritaires).

    De multiples organisations, qui n’ont rien à voir avec le « star-system », les multinationales et les politiciens véreux ont recours aux services de « spécialistes » pour se faire entendre dans un univers médiatique de plus en plus complexe et « formaté ». Des spécialistes qui n’ont probablement pas de meilleurs alliés que la vérité de leurs clients, leur compréhension du contexte et le dialogue : rien de bien méchant en soi.

    J’espère qu’on aura la chance de voir les « spécialistes » de Mirador à l’oeuvre dans des dossiers dont les enjeux sont moins superficiels que ce qui nous a été servi en grande Première dans les semaines qui viennent.

  2. J’ai regardé le premier épisode hier et si le reste de la série est comme ça, ça risque d’être… éducatif. Si on garde à l’esprit qu’il s’agit d’une série en épisodes fermés, c’est normal qu’on tourne les coins ronds pour que tout finisse bien en 50 minutes. De l’autre côté, c’est juste assez pour nous laisser entrevoir, si on ne le savait pas déjà, que l’information et les produits médias qui nous parviennent passent par plusieurs machines avant de se rendre sur papier ou sur écran, et que les personnages publics, artistes, politiciens, sportifs et grandes organisations de tout acabit sont tenus ou utilisent, non pas des ficelles, mais de solides câbles d’acier. Maintenant que les personnages principaux de la série ont été présentés, souhaitons qu’ils sortent de la caricature et des stéréotypes pour nous amener plus de profondeur dans le traitement des crises, pour nous amener à avoir une vue plus juste de l’intérieur de ce que je qualifierais volontiers de «boîtes à mensonges» et de ceux qui les utilisent.

  3. Bonjour Marie-Claude,

    Pour ton information, dans l’article de Nathaëlle Morissette de la Presse dont il est question dans ton billet, je n’avais pas manifesté d’inquiétude à l’égard de la série Mirador. C’est une fiction bien divertissante mais qui est en fait très loin du métier que nous pratiquons. J’ai confiance que les téléspectateurs pourront faire la part des choses. Et c’est l’avis des membres du conseil de l’Alliance des cabinets de relations publiques du Québec.

    Au plaisir, Marie-Josée

  4. J’ai manqué le 1er épisode étant à l’extérieur du pays. Par contre, j’anticipe avec joie cette série ne serait-ce que pour voir quel traitement nous réservons aux relationnistes. Vous parlez des journalistes avec Scoop, mais il y a eu aussi Tribu pour les publicitaires. Après des années à valoriser les métiers de policiers, de pompiers, de détectives, d’avocats, de médium, de tenanciers de bars ou de casinos, de bandits, de mafia et j’en passe, la télé ne savait plus quoi inventer. Les relationnistes? Pourquoi pas?

    Depuis le temps que je vois mes confrères et consoeurs relationnistes s’évertuer à faire la pluie et le beau temps dans les grandes comme les petites firmes de RP, il sera amusant de les voir assis impuissants devant leur télé le mercredi soir. Que dire à part : c’est une fiction intéressante, TRÈS loin de la réalité du métier?

    N’empêche que l’auteur devait avoir sa muse dans le milieu ou même plus d’une. Un voyage dans le pays de l’ego qui commence avec le syndrome de pinocchio…j’ai hâte de revenir et à moins que cela soit un navet, je vais suivre avec intérêt.

    Cela est de mauvais augure pour l’arène des egos

  5. Bof… Les profs ont Virginie, les médecins ont Trauma, les joueurs de hockey ont Lance et compte… La profession y survivra. Quant à moi, je me servirai de Mirador pour me divertir et pour relativiser et exorciser les crisettes que j’ai à gérer au quotidien. La fiction… c’est de la fiction !

  6. J’ai visionné avec un décalage d’une journée le premier épisode de la série. Mon verdict: ça fonctionne ! J’ai trouvé le rythme excellent, tout comme les comédiens d’ailleurs. En ce qui concerne la profession, ça me semble assez proche de la réalité de la gestion de crise. Oui, c’est caricatural un peu, mais c’est de bon goût. Vivement le prochain épisode !

  7. Si Mirador n’insiste pas trop sur le personnage de frondeur/baiseur de Luc (David LaHaye) peut-être aurons-nous quelques moments divertissants même s’ils sont caricaturaux. Le défaut de la série MadMen (USA) c’est qu’elle puise presque toute son inspiration dans les intrigues entre associés et secrétaires et trop peu sur le processus créatif. Espérons que Mirador ne tombera pas dans ce piège, sinon nous allons bâiller.

  8. J’ai regardé avec beaucoup de stupéfaction le premier épisode de Mirador. J’en conviens, c’est de la télé et il faut frapper, voire choquer, pour se démarquer parfois. Clairement, pour moi, ce n’est pas la réalité. Je crois qu’on appréhendait le côté «sale» du métier pour en avoir entendu parlé en mal et avoir été les témoins des déboires de l’industrie. Pour ma part, je crois que la série en met plus qu’il n’en faut et qu’elle aborde péjorativement la profession. Je pratique le métier de communicatrice (à mon avis, relationniste diminue beaucoup la valeur et l’ampleur de la tâche des gens oeuvrant dans ce milieu) depuis maintenant 10 ans et jamais je n’ai rencontré qui que ce soit d’aussi tordu que le personnage de David La Haye ou d’aussi névrosé que celui de Catherine Trudeau. Personnellement, si j’avais fait une crise de nerds ou «peté» les plombs en demandant aux gens de ce la fermer, incluant le client, je crois qu’on m’aurait rapidement montré la porte. Tristement ou naïvement, je suis déçue que les gens croient que notre but est de manipuler l’information ou de cacher la vérité. Si certains le font, je suis prête à le croire comme je suis prête à croire que certains conseillers financiers fraudent leurs clients. Des valeurs tous le monde en a, certains en ont de moins bonnes, peu importe ce qu’il font dans la vie. Ce n’est pas propre aux «relationnistes». J’ai toujours cru que je travaillais pour faciliter la transmission de l’information. D’ailleurs, j’ai toujours dans l’ensemble eu de très bonnes relations avec les journalistes et aucun ne m’a accusé de vouloir cacher quoique ce soit. La capacité de bien communiquer, ce n’est pas donné à tous. C’est pour ça qu’on existe. La démonstration de Mirador est un bien mince, en plus d’être romancé et rocambolesque à la sauce américaine, exemple de notre travail. Ceci dit, j’attends avec beaucoup d’impatience les prochains épisodes afin d’en apprendre davantage sur mon gagne-pain!

  9. Difficile encore de se prononcer avec un seul épisode diffusé. Je vous dirais toutefois que, ma foi, ça semble tout à fait exaltant et divertissant et la caricature, vous savez, est souvent thérapeutique… Ainsi, les PR y trouveront tous leur compte en s’identifiant un petit peu au personnage de Patrick Labbé et seront peut-être tentés d’identifier une réplique du personnage de David Lahaye dans leur entourage professionnel même si le personnage est peu poussé à l’extrême. Gageons que l’effet de Mirador provoquera le même impact que Scoop qui, à l’époque, avait provoqué une certaine hausse des inscriptions aux programmes d’études en journalisme…

  10. La première émission de la télésérie Mirador m’a franchement régalé. Je peux cependant vous confirmer que le travail quotidien des experts d’AGC en matière de Gestion de la réputation est bien différent de la présentation qu’en fait la télésérie. Les acteurs sont bons, la qualité de l’image est excellente, l’enveloppe de l’émission est bien léchée. Bref de la bonne télévision qui mêle habilement réalité et fiction. Comme vous le savez, et c’est bien connu maintenant, une organisation ou une entreprise qui ne soigne pas sa réputation aura de plus en plus de difficulté à recruter des talents, à convaincre des investisseurs et à séduire les consommateurs pour qu’ils achètent ses produits. Mirador aura, j’espère, le mérite de mieux faire connaître la profession de conseiller en relations publiques et surtout d’intéresser les jeunes talents à embrasser une carrière en relations publiques. Espérons que les prochaines émissions seront toutes aussi divertissantes et un peu plus près de la réalité quotidienne de notre métier.
    Ahmed Galipeau

  11. Plusieurs des commentaires portent sur l’adéquation entre « la vraie vie » et la trame narrative de Mirador. En ce sens, tous conviendront que la vraie vie de relationniste est loin d’être aussi sexy et clivée entre les bons et les mauvais relationnistes.

    Toutefois, je doute que public fera, lui, la différence, comme certains l’avancent. N’oublions pas que nommer, c’est faire exister. Maintenant, à l’instar de Tribu.com, Scoop, et autres représentations d’une profession, le public aura un nom, une profession à fustiger quand il se rendra compte que l’on trafique la vérité : « Il doit y avoir un relationniste là-dessous ». Et de là, il aura une nouvelle façon de nommer cette impression que la «vérité» (si une telle chose existe) n’est pas entière. En démontrant les rouages – même si les ficelles sont grosses! – de la profession, il comprendra que comme pour la pub, quelqu’un « manipule » une partie de la vérité, et qu’il en est victime.

    Bref, ça ne changera pas le quotidien de l’industrie, ni celui du public. Mais ce dernier aura «quelqu’un» sur qui pester.

  12. J’ai aimé le premier épisode. Je suis en pub depuis plus de 10 ans et je crois que c’est une bonne série. Si je manque des épisodes, c’est surtout par manque de temps et non d’intérêt. Le rôle du père des deux gars me fascine. Il ne dit pas grand chose, mais tout est dans son regard. On y lit le déception ! Je crois aussi que tous les comédiens rendront la série palpitante. Notre Line-la-pas-fine transformée, sera encore très bonne et très drôle. Merci pour cette platforme.

    Katina, consultante en marketing

  13. Si je comprends bien, ca semble etre une parodie/caricature de l’empire Quebecor…

    En tout cas, c’est excellent, j’adore cette télésérie :)
    Brigitte

  14. Après le premier épisode, je n’étais pas sûr… J’ai visionner le deuxième et malheureusement, je ne mords pas à l’hamecon. On dirait que le jeu est trop gros et que l’on voit venir les punches de loin. Les intrigues des deux premiers épisodes semblaient tout deux sur le même pattern.Patrick Labbé en jeune premier-trop-parfait,tel un chef d’orchestre caché dans les coulisses, réussit à moduler l’opinion publique avec quelques coup d’éclats. C’est trop facile.

    J’ai préféré Trauma en termes de divertissement.

    Peux-être parce cette dernière série est très loin de mon monde! Une médecin criera probablement à la caricature…

    Dans le fonds, pour Mirador, l’important est de divertir les gens qui n’oeuvrent pas dans le milieu. En ce sens, je pense qu’ils atteignent leur objectif. Mon seul bémol: on continue de galvauder les stéréotypes bien ancrés que les gens de RP, de com et de marketing sont des manipulateurs, des fabricants d’image et que cette manipulation se fait quasiment à l’insu du public. Ca me fatigue toujours un peu…

  15. J’accroche à cette série. Pour moi elle est de classe internantionale. Les personnages sont forts et bien joués. Peut-être que cela ne colle pas totalement à la réalité et je m’en balance. Tous les éléments pour en faire un Dallas style Québécois sont là: Le frère qui trahit le frère, le père qui trahit les deux…

    Je sais qu’en tant que romancier je compresserais le tout jusqu’à l’explosion. Mon bémol: Au Québec des bonnes idées comme ça on les envoi aux États-Unis: Loi et l’ordre (Auteur originiare de verdun) CSI: Miami Auteur Marc Dubé.

    Patrick Labbé est solide dans son rôle.

  16. CSI: Miami, l’auteur n’est pas Marc Dubé ( il a écrit pour quelques épisodes: épisode 12 (2001), épisode 19 (2003), épisode 13 et 17 et 21 (2004) et cela s’arrête là.

    Même chose pour Loi et l’ordre, l’auteur est Dick Wolf et il est né à New York.

    Je ne suis pas romancier, mais scénariste, alors il est de bon ton de donner les crédits aux bonnes personnes, c’est l’une des règles premières des droits d’auteurs. Ce dont l’émission Mirador « scalpe allègrement ».

    Pour la question de départ, non merci, je ne vais pas écouter les restes de l’émission d’une piètre inspiration d’une télésérie berlinoise.

    Ceci étant dit, Trauma, Yamaska et les autres nouvelles séries manquent de pause entre les textes ( les répliques) et l’action (lorsqu’il y à de l’action). C’est ronflant et redondant.

    Pourtant, l’une des meilleures séries depuis 2001 reste FORTIER. Les textes bien cossus, la photographie, les caméras, l’histoire bien imbriqués les uns dans les autres. Surtout, aucune référence à une série provenant de l’extérieur ou à une histoire étendue en longueur sur des plages de textes.

  17. CSI: Miami, l’auteur n’est pas Marc Dubé ( il a écrit pour quelques épisodes: épisode 12 (2001), épisode 19 (2003), épisode 13 et 17 et 21 (2004) et cela s’arrête là.

    Même chose pour Loi et l’ordre, l’auteur est Dick Wolf et il est né à New York.

    Je ne suis pas romancier, mais scénariste, alors il est de bon ton de donner les crédits aux bonnes personnes, c’est l’une des règles premières des droits d’auteurs. Ce dont l’émission Mirador « scalpe allègrement ».

    Pour la question de départ, non merci, je ne vais pas écouter les restes de l’émission d’une piètre inspiration d’une télésérie berlinoise. Ceci étant dit, Trauma, Yamaska et les autres nouvelles séries manquent de pause entre les textes ( les répliques) et l’action (lorsqu’il y à de l’action). C’est ronflant et redondant.

    Pourtant, l’une des meilleures séries depuis 2001 reste FORTIER. Les textes bien cossus, la photographie, les caméras, l’histoire bien imbriqués les uns dans les autres. Surtout, aucune référence à une série provenant de l’extérieur ou à une histoire étendue en longueur sur des plages de textes.

Répondre à Valérie Rhême ¬
Annuler la réponse