Le blogue de Marie-Claude Ducas

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Un petit mot léger, en ce vendredi, pour parler d’un genre de truc qui « déboule » régulièrement dans ma boîte aux lettres, et probablement dans la vôtre aussi: les cartons et prospectus d’agents immobiliers, qui veulent mettre en valeur à quels il/elles ont été efficaces récemment pour vendre des maisons et en tirer un bon prix (et, implicitement, pourraient faire la même chose pour la vôtre aussi, si jamais il vous prenait l’idée de la mettre en vente…). 

Échantillon du matériel promotionnel de Marie-Yvonne Paint: beaucoup plus agréable à l'oeil que la majorité des prospectus du genre....

À tout prendre, mieux vaut recevoir ce genre de littérature plutôt que de recevoir un appel (en général à l’heure du souper), de quelqu’un qui nous demande, à brûle-pourpoint, si on aurait par hasard envie de vendre notre home sweet home…  Il reste que, dans le secteur immobilier en général, les prospectus, comme les affiches, la papeterie, les annonces de journal et tous le matériel publicitaires qui s’y rattachent, participent davantage à la pollution visuelle qu’à l’embellissement. Le traitement visuel penche bien davantage dans le criard que dans l’élégant. Et pourquoi ceux qui tiennent à se mettre en photo finissent-ils par nous laisser l’impression que la profession d’agent immobilier est avant tout peuplée de gars aux allures de wheeler-dealers,  et de « madames » aux cheveux crêpés, partageant une passion commune pour le bronzage et le blanchiment des dents ? (Note aux agents immobiliers: je le sais que vous n’êtes pas majoritairement comme ça. J’en connais, des agent(e)s immobiliers/ères. Je note simplement l’impression laissée par ceux/celles que l’on voit davantage en photo). Et, dans cet univers, on a l’impression qu’on aurait l’air d’un Martien en mentionnant des notions comme le design et la recherche esthétique…

Pourquoi je parle de cela aujourd’hui? Parce que cette semaine, j’ai reçu à nouveau, dans ma boîte aux lettres, ce qui constitue l’heureuse exception. Exception exceptionnelle au point d’avoir remporté un prix au dernier concours Grafika. En voyant son matériel récompensé, à la remise de prix de l’an dernier, je me souviens de m’être dit « tiens, c’est vrai, ils sont nettement mieux que la moyenne, ses trucs ». Parce que Marie-Yvonne Paint exerce justement pas mal dans mon quartier, j’avais remarqué son matériel, sans pour autant réfléchir davantage à ce qu’il avait de tellement exceptionnel dans ce domaine d’activité. 

Plus haut, et ci-dessus: publicités de Marie-Yvonne Paint dans les journaux

C ‘est à ce moment, aussi, que j’ai appris qu’ils avaient été conçus par une agence, à savoir Paprika. Maintenant, je remarque d’un oeil nouveau, ses petits cartons et ses annonces dans le journal, chaque fois que je le vois. Le traitement visuel sur son site internet est aussi dans la même veine.

L’exemple est intéressant,  parce que la profession d’agents immobilier en est une, évidemment, de travailleurs autonomes, dont on peut comprendre qu’ils aient, au départ, bien d’autres préoccupations que le design. Ceci dit, c’est aussi un domaine où, si tout le monde ne devient pas forcément très millionnaire, il existe des opportunités pour s’enrichir, et ce, même si on n’a pas au départ un immense capital, ou une formation de niveau post-doctoral. À en juger par les prix qu’elle a remportés, cela semble être le cas de Mme Paint. Et il est encourageant de constater que quelqu’un comme elle a jugé bon d’investir une partie de ce capital dans une certaine recherche sur le plan du design.

Et donc, bravo et merci, Mme Paint, d’enrichir notre environnement visuel au lieu de le polluer. Et, au moment où s’amorce le prochain concours Grafika, cela donnera peut-être des idées à des collègues, ou à des entrepreneurs dans d’autres secteurs « visuellement malmenés »…