Seth et moi

Tous ceux que j’ai croisé par la suite ne m’ont parlé que de ça : la réponse sèche (pour dire le moins) de Seth Godin, en conclusion de sa conférence, à ma question «pourquoi n’acceptez-vous pas les commentaires sur votre blogue?» Les commentaires de mes interlocuteurs s’accompagnaient en général de manifestations de sympathie à mon endroit, et de remarques acérées en ce qui concerne le gourou…

Seth Godin en conférence: les meilleurs ont droit à leurs paradoxes, non ?

Seth Godin en conférence: les meilleurs ont droit à leurs paradoxes, non ?

Toutes choses que je trouve dommage. Pour diverses raisons.

Dommage, d’abord, que Sa Setheté aie semblé interpréter comme une tentative de mise en boîte le fait de lui poser devant tout le monde cette question, à laquelle il avait auparavant répondu, lors de l’entrevue qu’il m’avait accordée, de façon que j’avais trouvé intéressante et pertinente. Mon seul but était d’y exposer le reste de l’assistance. D’autant plus que je savais bien que j’étais loin d’être seule à me questionner sur ce paradoxe ultime, de la part d’un apôtre du 2.0.

Dommage, ensuite, parce que cela a laissé, du moins dans l’immédiat, un arrière-goût doux-amer à cette Journée-conférence qui, par ailleurs, avait été remarquablement intéressante et stimulante en tous points. Et non, ce n’est pas seulement parce que je travaille à Infopresse que je le dis. D’ailleurs,  je ne saurais trop vous recommander le billet de l’ami Normand Miron sur son blog Pizza4all, qui rend parfaitement la teneur, l’esprit et l’atmosphère de ce qu’il qualifie de « Mégashow God (in) Rock mémorable » .  À lire aussi, l’entrevue faite par Martin Lessard sur son blogue Zéro Seconde , qui se conclut par une série de références intéressantes.

Et pourquoi donc, en fin de compte, n’accepte-t-il pas les commentaires ? La réponse qu’il m’en avait faite (comme d’ailleurs l’ensemble de l’entrevue) sera publiée, in extenso, dans Infopresse de juin.  Pour ceux qui voudront l’entendre en anglais « dans le texte », je diffuserai aussi l’enregistrement sur mon blogue. Pour résumer, disons que… les commentaires le traumatisent, purement et simplement ! Au point que s’il les accepte, il craint d’être incapable d’écrire. « J’ai deux choix, m’a-t-il dit: je fais un blogue sans commentaires, ou pas de blogue du tout. »

Résumé qui n’a pas semblé satisfaire les amis blogueurs (Michelle Blanc, Claude Malaison, Guillaume Brunet et quelques autres) croisés dans le lobby après la conférence : « il n’a qu’à s’engager quelqu’un pour filtrer »; « il n’a qu’à se choisir un commentaire de la semaine »; « il agit exactement comme les vieux médias qu’il dénonce »; etc.

Suis-je dotée d’une trop grande naïveté et d’une trop bonne nature ? Un, si sa réponse publique m’a désarçonnée, je ne l’ai surtout pas « pris personnel ». Et deux, je demeure une grande fan de sa vision et de ses propos. d’autant plus que je suis une fan récente. J’avais tendance à le trouver un peu léger et superficiel. Je lui préférais de beaucoup un Malcolm Gladwell, par exemple.  Peut-être parce que, étant journaliste, je m’identifie davantage à lui et à son genre de démarche

Quoi qu’il en soit, j’en retiens avant tout une chose : l’ami Seth, comme nous tous, a ses zones d’ombres, ses paradoxes, ses insécurités.  Il semble par ailleurs un peu zélé côté alimentation: au lunch, juste avant sa conférence,  il a à peine touché le plat strictement végétarien qu’on lui avait spécialement préparé. Et a tenu mordicus à pouvoir aller faire le plein au restaurant Aux Vivres , dont il est un immense fan, avant d’aller attraper son avion. (Bon, est-ce que je me venge un peu, finalement, en mémérant la sorte?).  À l’instar de gens qui, comme lui, sont sans cesse sous les projecteurs et sur-sollicités, il a mis au point son système, ses barrières, pour se protéger… sur son blogue comme ailleurs.

Pourquoi n’y aurait-il pas droit ?

  1. Merci d’avoir si bien remis les pendules en perspective Marie-Claude. En fait, je crois que le «Oumph» collectif que nous avions tous émis a aussi eu son effet sur Seth Godin. Fallait le voir se faufiler à la fin… Je l’avais croisé devant l’ascenseur et, selon moi, ce n’était pas de la timidité ni un vol pressant qui le faisait chercher une issue.

    Vous avez raison, il s’est sans doute trompé dans le pitch de son message et ça a mal sorti. Très mal même. Mais qui de nous n’a pas dit au moins 3 âneries mémorables dans sa vie?

    Et finalement, ses propos restent entiers, son approche valable, son intelligence et ses réflexions pertinentes. Bon, il a peut-être fait une bourbe… bof!

  2. J’ai bien ton approche: Seth reste un humain. Avec ses contradiction.

    Je l’ai aussi trouvé plus sympatique en entrevue. Sa réponse en public était plutôt sèche, il est vrai. Je mets ça sur le compte du fait qu’être devant public, c’est stressant et qu’il est facile de laisser échapper une mauvaise « craque ».

    Laisser ouvert les commentaires sur un site comme le sien –et tous les journalistes vedettes le savent– c’est ouvrir une canne de vers. C’est une « tribu » folle laissée à elle-même –et sans leader, car Seth ne veut pas leader…

    Et je le comprends. Chaque billet génère une tribu sur le thème du billet. Seth se retrouverait à gérer trop de « tribus ».

    Mais c’est aussi une défense professionnelle. Il est quand même un « beau parleur » (c’est son métier, et c’est pour ça qu’on l’aime) mais ses idées possèdent des failles et il craind peut-être qu’un essaim de commentateurs auraient tôt fait de le mettre en pièce.

    Poser une question devant tous, comme tu as pu le constater, ne permet pas de facilement trouver réponse à sa question…

  3. Si Seth est traumatisé par les commentaires, il n’est pas obligé de les lire.
    Les commentaires, c’est comme le lunch, si ça ne passe pas, vaut mieux s’en passer.

  4. Au risque d’avoir l’air vieux jeu – comme les vieux médias que dénoncent mes amis Michelle et Claude – je crois que je comprends sa démarche. Pire, je l’accepte (rires)!

    Je ne sens pas le besoin, parce que c’est le Web, que tout le monde agisse de la même façon. Comme dans la vie, chacun à ses singularités et je trouverais dommage qu’on se prive d’une voix riche parce qu’elle n’est pas « conforme ».

    Si nous acceptons le « vivre et laisser vivre » comme principe général de vie, je pense qu’on peut se risquer à accepter aussi le « bloguer et laisser bloguer ».

    Merci d’avoir fait ce billet!

  5. SETH ET NOUS / LE SETHOMATIC 3000

    Étant présent à la conférence et suite à une série de conférenciers articulés, pertinents et très intéressants (ce qui n’est pas toujours le cas chez IP et ailleurs…), j’ai trouvé sa réponse à votre question particulièrement impolie et juste très maladroite.

    Je crois que Seth Godin, comme nous tous dailleurs, a effectivement ses paradoxes, ses sensibilités et ses mauvaises journées. Ce qui m’a le plus dérangé toutefois, ce n’est pas son manque de finesse en réponse à une question crédible et aucunement formulée comme une attaque ou un reproche à son intégrité, mais bien l’aspect « travelling salesman » que j’ai senti lors de sa prestation.

    J’ai toujours préféré des auteurs qui ont plus de profondeur et surtout de recul et d’humilité que Seth Godin malgré le fait que je lis quand même toutes ses oeuvres. J’admire son sens de l’observation et sa capacité unique à aider les gens à voir et, surtout, à agir différemment. Je le suit depuis ses débuts avec son Purple Cow livré dans une pinte de lait via un Fast Company en plein essort jusqu’à Small is the new Big qui est un très bon exemple de sa force en tant qu’observateur et de « trend finder ».

    Malheureusement, en prestation « live », j’avais l’impression d’être devant une personne qui prêche à une communauté déjà acquise et qui est en plein mode « conversion ». Une fois le « show » terminé, il retourne dans un monde qui ne ressemble pas du tout à celui qu’il propose pour rapidement déposer son cachet et passer à la prochaine performance.

    Puisque l’atout fondamental de gens comme lui demeure l’intégrité, il en a perdu beaucoup pour moi au Centre Mont-Royal et, malheureusement, il vient de passer de la catégorie personnalités inspirantes à lire à homme d’affaires opportuniste qui a comme mission première de trouver la prochaine idée, non pas qui ne changera le monde, mais qui lui permettra de vendre plus de livres, d’apparitions publiques et de Sethomatics 3000 dans un avenir pas trop lointain.

    Jimmy Berthelet
    Stand Montréal inc.

  6. Effectivement décevant de la part d’un maître à penser qui fait normalement preuve de beaucoup de générosité dans ses commentaires/réponses et qui ne semble pas se prendre trop au sérieux. J’imagine que le statut de « star » peut provoquer le goût de faire le pédant à l’occasion…

  7. Il me semble que l’essence même d’un blogue est l’échange!
    L’approche de M. Godin me semble plus dictatoriale qu’éditoriale…
    S’il ne veut pas de commentaires, il n’a qu’à écrire un journal personnel et non public.
    Il faut se méfier des gourous, même de ceux du web2

  8. Marie-Claude Ducas

    Wow, merci de ces commentaires ! Tant la qualité que la quantité me réjouissent… Et, malgré tout, étant donné la qualité et la pertinence des points qu’il amène et qu’il soulève (tant pour les gens de marketing que pour ceux de contenu dans les médias), je demeure portée à « passer » à Seth ses petites particularités. Ceci dit, je serais quand même intéressée à le voir traiter un peu ce genre de question sur son blogue (peut-être l’a-t-il déjà fait?) J’aurais été curieuse de pouvoir poursuivre avec lui sur les raisons que j’avais eu de lui poser publiquement cette question, et le voir exposé au genre de débat qui en sort… qui ne revient pas forcément à y donner tort, au contraire: tout ça montre qu’il n’y a pas UNE façon de bloguer. Un blogue, c’est ce que le blogueur décide que ce soit. Et si on n’aime pas, on n’a qu’à pas y aller..
    En fait, dans la lignée de ce que soulignent Jimmy Berthelet et philantropie, l’évolution de Seth devient intéressante à suivre: saura-t-il conserver ce qui a toujours fait son intérêt, ou deviendra-t-il contaminé par son « statut de star », pour finalement devenir « homme d’affaires opportuniste qui a comme mission première de trouver la prochaine idée, non pas qui ne changera le monde, mais qui lui permettra de vendre plus de livres, d’apparitions publiques » ?

  9. Moi la question que j’aurais aimé poser est « What about Squidoo »? sa plate-forme qui devait révolutionner le Web et dont on n’entend plus parler… Quant à ses réponses au micro, ou en personne, je les trouve faibles. L’apôtre de la discussion authentique, qui se refuse au dialogue, c’est un paradoxe difficilement concevable. Je suis vraiment pleine de paradoxes moi-même. Mais je peux à tout le moins les expliquer, en discuter et être ouverte à la critique. J’aime aussi la polémique, mais j’ai le courage de l’assumer ce qui de toute évidence ne semble pas être le cas de monsieur Godin…

  10. Je suis surpris comment le web devient un univers empli d’interdits. Il serait donc interdit d’écrire un blogue sans accepter les commentaires. Il serait interdit de brasser la cage avec une réponse sèche à une question qui venait de faire l’objet d’une entrevue.

    Il me semble que ce qui nous a motivé à universaliser le web, c’était parce qu’il était un espace de libertés qui remettait en cause les interdits des autres médi(a)(um)s.

    À quand une police de la conversation qui distribuera des amendes ou, mieux, fermera les blogues qui n’acceptent pas de commentaires.

    Me semble qu’une bonne question aurait été : »Comment faîtes-vous pour générer un tel buzz autour de vos billets sans accepter de commentaires ? » Une telle question nous aurait permis d’apprendre d’un expert plutôt que de jouer aux apprentis experts face à lui.

    Parce que je ne vois pas beaucoup des « donneurs » de leçons avoir un tel impact sur l’industrie et ses conversations que Seth Godin et ses billets sans commentaires.

  11. Je ne sais pas ce qui est le plus décevant, un Seth Godin qui refuse les commentaires et qui n’est pas sur Twitter (qui a l’air un tantinet obsessif-compulsif sur son contenu et son image de marque) ou bien Guy Kawasaki, ultra prolifique, qui embauche des ghosts pour twitter à sa place ? Ce que je note c’est qu’ils sont tous les deux des générateurs de débats et conversations même dans leurs controverses (ce qui est finalement congruent avec leur positionnement).
    Ce que je trouve dommage personnellement est qu’on ne mentionne pas assez que ces gurus (Godin, Gladwell, Anderson et autres…) s’inspirent fortement de la recherche marketing et du monde académique concernant leurs idées fondamentales et que leur élément de différenciation est plus leur capacité de vulgarisation et leur art du « pitch ». Par exemple, la notion de marketing tribal a été élaboré par Robert Kozinets (prof a York)qui a transposé au marketing le concept sociologique du néotribalisme. D’ailleurs, jetez un coup d’oeil sur son billet de blogue et son point de vue dans « Did Seth Godin Steal My Deal? » (http://kozinets.net/archives/189).

    Pour finir, il semble que Seth Godin n’est pas indifférent à ce qui s’est passé à la journée Infopresse. Voici un commentaire qu’il a laissé sur le blogue d’une montréalaise (Isasuperstar)qui se trouvait dans la salle et qui était un peu déçue par sa performance : http://tinyurl.com/quukk2

    Yasha Sekhavat

  12. Yasha, tu poses la bonne question. Kawasaki n’est peut-être pas mieux.

    Il est vrai que Seth propose la conversation aux autres mais n’applique pas à lui-même. Pourquoi pas? PLR dans le commentaire plus haut appuie sur le bobo: est-ce vraiment nécessaire (et vraisemblablement, Seth n’est tout simplement pas disposé).

    En fait, je crois qu’il fait bien (il assume qu’il ne veut/peut pas) car il a déjà un outil de trackbacks sur son blogue.

    Un trackback _est_ un outil de conversation. De conversation entre blogueur: si on veut commenter, on le fait sur son propre espace.

    C’est ma foi une bonne façon de conserver le niveau à un haut degré de qualité…

  13. @PLR
    Alias Phillippe LeRoux
    Lorsque tu parle «de “donneurs” de leçons » et « d’apprentis experts » tu parles de qui? De Claude Malaison, Guillaume Brunet et moi-même qui sommes cités dans le billet? Et lorsque tu parles « d’avoir un impact sur l’industrie et ses conversations » c’est aussi de nous que tu parles? Par souci d’humilité je ne m’amuserai par à faire ici l’étalage des nombreuses reconnaissances locales, nationales et internationales que j’ai moi-même reçues justement pour avoir justement « eu un impact sur l’industrie et ses conversations ». Je noterais cependant que Seth évolue dans le monde anglophone qui sur le Web, a beaucoup plus d’incidence que le monde franco. Je rappellerais que Claude Malaison est auteur et coauteur de nombreux ouvrages dont « Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires » qui est « sold-out » et qu’il a présenté de nombreuses fois en France et qu’il retournera justement le mois prochain pour présenter de nouveau et pour discuter d’intranet, instrument pour lequel il est perçu ici et ailleurs, comme une autorité mondiale. Je rappellerais en outre qu’il organise l’événement Webcom et que cet événement permet (à tout le moins) « d’avoir un impact sur l’industrie et ses conversations ». Pour ce qui est de monsieur Brunet, à ce que je sache, ta boîte a déjà voulu l’embaucher et il est plutôt parti travailler chez Transcontinental chez qui il a viré de tout bord et de tout côté le marketing Internet d’une manière innovante et performante. Sa présidente avec qui je m’entretenais récemment ne tarissait d’ailleurs pas d’éloges à son égard. Il est aussi coauteur de nombreuses publications professionnelles conjointes avec la Chaire de commerce électronique RBC Groupe Financier d’HEC Montréal. Il a aussi été le créateur du blogue de l’AMM qui justement permet « d’avoir un impact sur l’industrie et ses conversations ». Et toi Philippe, à quant ton blogue avec ou sans commentaire? Avant de vomir sur tes collègues d’ici, prends une grande respiration et pose-toi de sérieuses questions sur ta propre contribution au débat…

  14. Il existe des centaines de billets qui commentent le discours de Seth Godin lequel y répond de façon assez régulière. On est en train de confondre une dimension du web 2.0, la conversation et les commentaires qu’elle entraîne à travers dans ses différentes sphères, avec une fonctionnalité, celle de déposer ces commentaires directement sous le billet. Il me semble que dans son blogue Normand Miron a fait un excellent commentaire sur Seth Godin et je trouve ça beaucoup plus riche et puissant que bien des batailles de trolls qui se déroulent en bas des billets…

  15. J’ai suivi le lien proposé par Yasha et trouvé fort instructifs les commentaires laissés par Seth Godin. Ils méritent d’être reproduits ici pour éclairer la conversation. En passant, M. Godin est un conférencier et un auteur et doit être considéré comme tel. Nous avons le droit d’émettre nos opinions sur sa performance et n’en déplaise à Philippe aucune Fatwā n’a été lancée contre lui sur la question des commentaires ou pas sur son blogue. Juste des opinions et à ce que je sache, nous avons toujours droit d’en émettre. Donc, voici ses commentaires :

    Hi Isabelle.
    I’m really sorry I didn’t get to talk with you in Montreal. If you had said hi to me during the seven hours I was at the venue, I would have loved to talk with you.
    It sounds as though you were very disappointed, and I’d like to answer your concerns.
    First, I’m sorry that you were offended that I didn’t stay and eat lunch at the table next to yours. In fact, I did spend a lot of time on my Mac before the presentation.
    Second, I’m sorry that you weren’t moved by my presentation. The question a speaker faces, of course, is how much to assume about the audience. Should I assume that everyone has read all my books and my blog and start from there? In my experience, the best benefit to the largest number of people seems to be in collating the ideas so far, and presenting them in an actionable way. It can’t possibly work for everyone, which is painful.
    As for the Q&A, the question really bothered me, and I’ll tell you why: the journalist who asked me had spend thirty minutes sitting with me and interviewing me before the speech. She KNEW the answer already because she had asked me. Also, and this is the bigger issue, I had just spent an hour talking about the audience, about what the audience could do, how the audience could move forward. And this, the only question, wasn’t about anyone in the audience, it was about me. Deliberately sandbagging me at the expense of the audience. What’s the point of that, exactly? I found it distracting and I felt she was disrespecting the people who came to hear me by not asking something relevant to them.
    And finally, I didn’t stick around afterwards because I had to catch a plane to get back to my family. In my experience, the after-speech scrum really satisfies anyone very much.
    No disrespect was intended.
    ________________________________________
    seth godin Says:
    April 24th, 2009 at 3:42 pm
    PS I meant “rarely” not really in the last sentence.
    Feel free to drop me an email directly, Isabelle.
    ________________________________________

  16. Marie-Claude Ducas

    Eh bien, j’espérais des commentaires, mais je ne m’attendais pas à mettre ainsi littéralement le feu à notre blogosphère… le tout, ceci dit, pour un débat de premier niveau.

    Yasha et Claude: merci d’avoir mis de l’avant la conversation entre Isabelle et Seth Godin, et les commentaires de Seth Godin.

    Tout ça m’a fait dire que je voudrais sans doute envoyer un mot à Seth Godin. Premièrement pour faire ressortir que:

    The idea was not to « deliberately sandbag him ». Quite the contrary: I knew he had an interesting and relevant answer to that question (which he had given me for the Infopresse interview), and I knew people in the audience were interested in the answer (I had asked for suggestions of questions before the interview, and some people had pointed that very questions. I since told myself that I should have let him know that I was planning to maybe ask that question for the benefit of the audience… But we had to conclude the intervew quickly to move on to other things. And, frankly, I had assumed that, giving so many conferences, he was quite used to have that kind of question brought forward.
    Anyway, now it HAS been brought forward for the Montreal audience… and raised quite a relevant debate.

  17. @Michelle je ne cherchais à attaquer personne et je suis désolé que tu l’aies pris personnel. Je parlais des donneurs de leçon dans l’absolu, ceux qui sortent des lois qui doivent être absolument respectées et qui ne souffrent aucune souplesse ou remise en cause. C’est cela que j’appelle les donneurs de leçons. C’est une attitude que je n’aime pas et que je trouve sain de questionner mais je ne leur vomis pas dessus pour autant, pas plus que sur qui que ce soit d’autre, question de principes personnels.

    @Claude je n’ai jamais pensé à t’associer aux donneurs de leçons, je ne comprends pourquoi Michelle t’assimile
    à mon message qui ne te visais pas, pas plus qu’elle ou Guillaume d’ailleurs.

    @Tous comme je l’ai dit dans mon twitter plus tôt, je trouve que l’absence de formulaire de commentaires dans le blogue de Seth génère énormément de commentaires, on ne peut donc pas l’accuser d’éviter les commentaires, tout juste de les déplacer :-)

  18. Cette conversation est très intéressante. Je crois que l’important dans tout ce débat c’est que le blogueur « vedette » soit transparent afin de ne pas trahir l’essence même des Réseaux Sociaux et du Web participatif. L’essentiel, c’est de dire OUVERTEMENT ce qu’on fait et POURQUOI on le fait. Que les lecteurs soient d’accord ou pas, ils auront au moins l’heure juste, le sujet sera clos du côté du blogueur vedette (ici, Seth ou Guy) et la conversation peut demeurer infinie et stimuler l’évolution des concepts et des commentaires dans la blogosphère. Voir ici, les ghost Twitterers de Guy Kawasaki sont encore un sujet d’actualité! Et pour cela, Guy Kawasaki restera dans la pérennité. Et c’est là que Guy Kawasaki vise juste. Son approche honnête, transparente et pointée d’un grin de sel, peut être controversée MAIS acceptée, parce que la démarche est honnête et transparente, voilà tout.

    La transparence:
    http://www.britopian.com/2008/09/30/why-is-transparency-so-important-in-social-media/

    L’honnêteté:
    http://www.britopian.com/2008/11/13/in-social-media-honesty-is-always-the-best-policy-so-says-andy-sernovitz/

  19. Marie-Claude : about the very question you asked Seth Godin, can we admit that however admirable from you it was to carry whatever you think the public might want to know, it was, as a matter of fact –and with all due respect to you– _his_ show after all.

    I felt as an embarrassment, from the room perspective, that not even a single person had a tiny related question for him after his speech.

    I can’t pretend you asked the question to save his face, but I guess we have to admit such embarrassment have to be his sole responsability –if ever he thinks it was– and in a way you got caught in the middle by being an impromptu facilitator.

    Again, that said with all due respect to you : the audience interest in the answer shouldn’t had become your burden.

  20. Merci pour le lien Yasha,

    Quand nous avons trop de commentaire sur un blogue… ne doit on pas engager une équipe de modérateur? et rendu la on dénature le blogue?

    merci blogosphère pour ce débat ;)

  21. Jean-François, un blogue qui a trop de commentaires ressemblent à un forum. Et dans un forum, il y a des modérateurs engagés ou bénévoles. Il ne faut pas être trop puriste. Pourquoi pas?

    Mais on dirait que la culture blog préfère, et (peut-être) avec raison, que le blogue soit « centré sur l’auteur » et non sur le thème.

    On dirait que les blogues sont un endroit pour développer une réflexion/une opinion, en général centré sur un individu (ou un collectif): on vient lire ce que la personne a à dire.

    Les forums sont un endroit pour développer un sujet/un thème, où personne n’a de priorité (les experts sont mélangés aux novices) mais où on est rapidement rappeler à l’ordre si on s’éloigne du sujet.

    Par exemple: ce que je suis en train de faire, c’est m’éloigner du thème du présent billet. Marie-Claude pourrait soit me jeter soit me garder. Mais c’est sa prérogative et non un manquement à une règle quelconque du forum. C’est son blogue et elle fait ce qu’elle veut…

    Il y a donc plusieurs cultures du blogue. Certaines dominantes, et certaines « déviantes », comme Seth et son « absence de commentaires »…

  22. bloggers blog, marketers market, dinosaurs dinosaur, revolutionaries revolution.

    « this is my prime recruiting ground: i get the traitors, revolutionaries and pirates to join me » (paraphrasing a discussion i had with seth after the conference)

    the roof is on fire, are you still inside? :)

  23. Le bénéfice d’avoir des Tweets au lieu de commentaires.

    “Blogs comments are useful to evaluate how popular an article is and to get a general idea what others might think. Intellectually they’re often really dubious.”

    Voici un article qui résume bien ce que l’on peut faire:
    http://informationarchitects.jp/kill-the-blog-comments/

  24. Wow! Quelle discussion. Seth est mon idole marketing parce qu’il est un adepte du gros bon sens marketing. Ayant côtoyé le monde académique longtemps, ce genre d’auteur n’est pas très populaire dans les universités car il ne documente pas assez ses histoires. Il fait dans la belle anecdote percutante. C’est pour cela qu’il est auteur de best sellers et qu’il demande 500$ par tête de pipe pour une conférence et… qu’il rempli la salle! L’analogie de Rock Star de Normand Miron est fort à propos avec Seth.

    Oui, il est un apôtre du 2.0 et du web participatif et il est contradictoire dans ses propos. Je ne cautionne pas sa facon sèche de répondre à l’audience mais je peux comprendre sa volonté d’éviter les commentaires sur son blogue. J’ai d’ailleurs échangé quelques email avec lui à ce sujet il y a quelques mois. Je ne les partagerai pas avec vous car il écrit la mention suivante à la fin des emails perso qu’il échange ave ses « membres »:

    « This note is off the record (blogs and tweets, too) unless we agree otherwise. »

    Quelques arguments qui justifient son approche sans commentaires:
    -Il a le blogue marketing le plus lu de la planète
    -Chacun de ses billets générerait des trolls et des centaines de commentaires (qui nuiraient potentiellement à son lectorat)
    -Il tient à avoir une relation authentique avec ses membres donc, pour lui travailler avec des ghosts ou des modérateurs de blogue c’est inconcevable.
    -Il se commet face à ses lecteurs (fans) et s’attend que ce soit réciproque. En ce sens, a façon de voir la conversation avec ses lecteurs est à travers les trackbacks.
    -Il approuve personnellement chacun des trackbacks qui apparaissent sur son blogue.

    C’est sa facon à lui d’être 2.0…

    Avouons que Seth n’est pas qu’un simple blogueur et en ce sens, je partage l’avis de Marie-Claude soit qu’il mérite un petit passe droit. Il doit par contre expliquer sa position de manière ouverte et transparente.

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