L'expo John Lennon/Yoko Ono: Imagine…tout ce qu'on aurait pu faire à Montréal

à venir
L’exposition « Imagine », qui commémore le fameux « bed-in » de John et Yoko : aurait-on pu donner plus de résonance internationale à cet événement?

Je suis finalement allée voir, ce week-end, l’exposition Imagine: la ballade pour la paix de John et Yoko, au Musée des beaux-arts de Montréal, et deux choses, en particulier, m’ont frappée. Avant de parler de celle qui touche davantage aux communications, je vais débuter par une considération sur le plan artistique : c’est la première fois que j’étais amenée à porter, sur Yoko Ono, un regard  lié à son apport en tant qu’artiste. Jusqu’à présent, elle était pour moi, comme pour bien d’autres j’imagine, une figure un peu obscure, enveloppée à jamais par sa sombre aura de responsable-de-la-séparation-des-Beatles, et dont l’essentiel de l’existence avait consisté à vampiriser l’image de son célèbre mari.

En étant ainsi exposée à la bio, aux oeuvres et aux « performances » de Yoko Ono, j’ai été amené à la considérer comme un artiste à part entière, qui a engendré une oeuvre bien à elle, qui peut toucher des gens, et qui mérite d’être discutée (et, oui sûrement, critiquée) et tant que telle. Et ce, tant pour ce qu’elle a réalisé seule que conjointement avec John Lennon. Car c’est vrai : à partir d’un moment, et pour beaucoup, les oeuvres des deux se confondent, comme l’ont fait leurs vies respectives. Et on peut même dire – je suis d’ailleurs probablement loin d’être la première à le faire remarquer – que leur vie entière était devenue une oeuvre d’art, composée de multiples « performances » en faveur de l’amour et de la paix.

Ce qui nous amène tranquillement vers le coeur de mon sujet.  L’expo du Musée des Beaux-Arts, qui tient encore l’affiche jusqu’au 21 juin, est organisée à l’occasion du 40ième anniversaire du « bed-in » tenu à Montréal par le célèbre couple, du 26 mai au 2 juin 1969, dans la suite 1742 de l’hôtel Reine-Elisabeth. C’est un événement qui a fait le tour du monde, et est encore gravé dans les mémoires. C’est aussi lors de cet événement qu’a été enregistré « Give peace a chance », hymne à la paix devenu un tube non moins mémorable et international. C’est en voyant la réaction des gens à l’exposition – dont beaucoup étaient manifestement des touristes de l’étranger – que je l’ai pleinement réalisé. Et que, après coup, je me suis posé une question : pourquoi n’a-t-on pas donné à cet événement davantage de résonance internationale ? On aurait facilement pu le faire, de façon méritée, légitime, et au bout du compte, très bénéfique pour Montréal.

Bien sûr, à partir d’ici, je joue totalement au gérant d’estrade. (Quand on y pense, n’est-ce pas ce que font la plupart des chroniqueurs la plupart du temps…?). Et oui, c’est facile d’élaborer, a posteriori, de magnifiques scénarios. Il ne s’agit pas ici de se frapper la poitrine, en se disant « on aurait donc dû »… Mais simplement de se rendre compte que, pendant qu’on s’interroge sur l’avenir, l’image, le positionnement ou le branding de Montréal, on perd peut-être de vue, parfois, des opportunités qu’on a directement sous notre nez.

Pensons-y:  on a ici une exposition unique au monde, qui commémore un événement lui aussi unique au monde, et ce parce que Yoko Ono, une des principales protagonistes l’a voulu ainsi. Et, finalement, il y a eu bien peu d’échos dans les médias internationaux. On en a parlé un peu en France, entre autres dans Libération. Et vraiment très peu dans les médias américains, alors qu’il y aurait eu  des opportunités en or… La seule mention retrouvée dans le New York Times, à titre d’exemple, est un article dans la section « Voyages » , qui fait état d’un forfait offert par le Reine-Elizabeth pour l’occasion. Et, que les experts en tout ce qui touche aux engins de recherche me corrigent si je me trompe, on peut faire le même genre de constat en ce qui concerne les blogues.

Rêvons un peu : comment aurait-on pu lui donner encore plus de résonance, en mettant les richesses et les capacités de Montréal à contribution ?  On aurait pu, par exemple, organiser des rencontres sur le thème de la paix dans le monde, et en particulier le rôle que les artistes jouaient à l’époque, et jouent encore aujourd’hui: ont-ils encore une efficacité, une pertinence, par rapport à ces questions ? Quel bilan peut-on tracer, 40 ans plus tard, des iniatives de John Lennon et Yoko Ono? De telles démarches « pour la paix » sont-elles autres choses que des coups publicitaires, des démarches pour se donner bonne conscience  ?

On a, à Montréal, des gens qui ont une envergure internationale sur le plan artistique, et qui auraient pu faire jouer leurs contacts pour amener ici divers artistes de l’étranger que le sujet préoccupe. On ne nommera ici que Robert Lepage et Guy Laliberté, mais il y en a bien d’autres… C’est le genre de choses qui ne nécessite pas d’investissements faramineux… mais qui demande, par contre, de la vision, de l’anticipation, et surtout de la concertation et de l’arrimage entre les diverses entités concernée, à commencer par Tourisme Montréal et le Musée des Beaux-Arts… Le tout assaisonné d’une bonne dose de viral et de 2.0. Il y a déjà des initiatives intéressantes qui font partie intégrante de l’expo, alors que les gens ont la possibilité de partager leurs propres photos de l’expo sur internet.

On aurait pu jouer au maximum sur de tels aspects, en parfaite adéquation avec ce qui caractérise Montréal… Le bed-in de 1969, c’est plus qu’un « événement marquant » : il fait partie de l’identité de Montréal, de notre ADN, de ce qui continue de caractériser la ville. Il ne faut surtout pas se priver de tirer parti de ce genre de chose. Et surtout pas parce qu’on est trop occupés à loucher ailleurs, que ce soit sur les projets de Toronto, ou sur les « coups » de marketing du maire Labeaume à Québec.

  1. Bonjour Marie-Claude.

    Votre constat est clair, ce qui manquait à cet événement c’est un manque de vision et on en a très peu au Québec (surtout en politique).

    Je n’ai pas assisté à cet exposition mais par contre j’ai assisté à deux jours différent au vraie bed-in. J’avais quinze ans à l’époque et Lennon était mon idole et je voulais à tout prix rencontrer ce monument. J’ai monté les 17 étages du Reine-Élisabeth par l’escalier de derrière environ une quinzaine de fois jusqu’à ce que je puisse me faufiler et entrer dans la suite. J’ai pris quelques photos avec un vieil appareil 35mm qui était équipé d’un flash cube, je conserve précieusement ces négatifs. Eh oui Lennon m’a adressé la parole mais c’était pour me dire qu’il ne voulait plus de photos prises avec un flash cube (ce type de flash faisait voir des étoiles tellement c’était puissant) peu importe j’avais devant moi cette icône du Rock and Roll et j’étais émerveillé. Cinq minutes plus tard la Sécurité se chargeait de m’indiquer le chemin de l’ascenseur. Ayant constaté la facilité avec laquelle les Krishna entraient et sortaient de la suite, je me suis rendu au temple des Krishna sur l’avenue des Pins à l’époque et j’ai simulé que je voulais devenir un Krishna et effectivement, le lendemain, accompagné de quelque Krishna j’entrais à nouveau dans cette chambre. Ces deux jours resteront gravés à tout jamais dans ma mémoire, c’était « grandiose ».

    Jean GODBOUT

  2. Je me suis rendu a sa suite en 69 et jAI REUSSI a entre dans la suite.Javais 17 ans.je lai pris en photo a 3 reprises et javais un appareil a cubes et jetais tout pres de lui et de yoko.Avant de quitter je lui ai dit john il ma regarder et ma donner une poignee de mains avec un sourir.jai encore les photos.je noublierai jamais.Lune des plu grandes vedettes au monde .

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