Last call/expo : "La vitesse et ses limites", au CCA

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"La vitesse et ses limites", au CCA jusqu'à dimanche : sommes-nous gagnants ou perdants dans notre conquête de la vitesse ?

J’ai attrapé quasi in extremis une exposition que je me promettais d’aller voir depuis un moment (parce que souvent trop pressée?!!): « La vitesse et ses limites », qui se tient jusqu’à ce dimanche au Centre canadien d’architecture. Il y a là une fascinante réflexion sur notre fascination grandissante pour la vitesse… qui, on s’en rend compte, ne date pas d’hier. En fait, l’expo a été réalisée à l’occasion du centenaire de la publication du « Manifeste du futurisme« , par l’écrivain italien Filippo Tommaso Marinetti, qui faisait notamment l’apologie de la vitesse, de l’urbanité, et de toutes choses liées à la modernité. (Pour ma part, j’ai été illico frappée par l’ironie du fait que le fameux mouvement du slow food, un siècle plus tard, vienne lui aussi d’un Italien…) Je n’ai pas retrouvé le texte intégral de ce fameux manifeste, mais j’en ai retracé un extrait ici. Assez fascinant.

Quant au reste de l’exposition son contenu est divisé en six thèmes: le rythme, le trafic,  la construction rapide, l’efficience (avec ses applications tant dans les cuisines que dans les bureaux « modernes »), la capture du mouvement, et enfin le corps et l’esprit. Et je dois dire qu’on se rend compte (c’est mon cas, du moins) des immenses améliorations qu’ont pu apporter les technologies qui accéléraient certains processus, en construction, surtout. D’ailleurs, quand on se fait rappeler dans quels délais ont été achevés des réalisations comme l’Empire State Building et le Chrysler Building, à New York, on se dit que nos entrepreneurs et des ingénieurs du 21e siècle, ici, auraient sans doute intérêt à aller voir un peu du côté des années 30 pour leurs études de cas. Passons.

Évidemment, on n’a pas que gagné avec ce culte de la vitesse. On effleure le sujet dans la section « le corps et l’esprit ». Il y a aussi des amorces intéressantes sur la notion de subdivision du temps. Mais, quant à moi, cette exposition pourrait n’être que le premier chapitre d’une série sur le même thème, qui se poursuivrait avec les développements récents que tout le monde connaît: Google, les cellulaires, les réseaux sociaux…  Enfin allez déjà voir cette exposition si vous n’y êtes pas allé, et faites-vous votre idée: perdons-nous plus que nous gagnons, à aller toujours plus vite ?

En prime : une autre expo, qui se tient jusqu’au 15 novembre : La disparition de l’obscurité, qui  présente des photographies du Canadien Robert Burley,  documentant la disparition des industries de produits photographiques traditionnels (labos et usines dans des lieux divers dont Anvers, Toronto…) en réponse à l’impact des  technologies numériques.

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