Le branding de Montréal selon Gilbert Rozon: un "Hollywood" de la création

Un branding fructueux pour Montréal devrait tabler sur son positionnement comme métropole en création de spectacles, plutôt que d’essayer d’être « Montréal, métropole culturelle », croit Gilbert Rozon, président et fondateur de Juste pour rire.

« Un branding, c’est ce que tu es, ton code génétique et aussi ce que les autres pensent de toi, a-t-il indiqué lors d’un discours prononcé devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). Quand on dit «métropole culturelle», Montréal est-elle parmi les premières villes qui viennent à l’esprit des touristes à l’échelle mondiale? Ils ont plus de chances de penser à Paris, Londres… et, maintenant, Las Vegas, qui, ironiquement, a été conçue à cet égard par des Québécois. Pour les concurrencer à ce chapitre, il faudrait investir des centaines des millions de dollars. »

Par contre, Montréal a déjà une solide réputation dans ce qu’il appelle « le domaine du spectacle vivant », souligne-t-il, traçant un parallèle avec ce qu’est Hollywood pour le cinéma. « On ne va pas à Hollywood pour voir des films, dit-il. Mais si l’on veut travailler dans le domaine, on sait que c’est là que ça se passe. Et je ne connais pas d’États de la taille du Québec qui rayonnent autant à l’international par ses spectacles: ce qu’ont fait Céline Dion, François Girard, le Cirque du Soleil et le Festival de jazz ne sont que quelques exemples. » Pour cela, pense-t-il, il faut d’abord rendre Montréal attrayante pour les créateurs, en misant sur les forces que sont la grande diversité, et la présence d’influences à la fois françaises, anglaises et américaines.

Gilbert Rozon a par ailleurs insisté sur l’importance de soigner l’architecture et le design, en se montrant quelque peu critique de la démarche autour du futur Quartier des spectacles. « Son architecture doit être symbolique et spectaculaire, il faut qu’elle fasse jaser partout dans le monde. S’il faut consacrer un an et 10 millions$ de plus pour ça, faisons-le! », a-t-il dit, en prenant pour référence le musée Guggenheim, à Bilbao. « Ils ont investi 150 millions d’euros à l’époque. C’est beaucoup, mais c’est loin d’être une fortune pour quelque chose qui attire maintenant quantité de gens du monde entier. »

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