Gladwell: gourou accidentel… et controversé

L’auteur Malcolm Gladwell, qui vient de publier Outliers et qui a attiré plus de 600 personnes à Montréal la semaine dernière, a ses fans, mais aussi ses détracteurs: dans quelle catégorie êtes-vous?

Dans un article récent, Intelligent Life, supplément du magazine britannique The Economist, décrivait l’émergence des « journo-gourous »: des journalistes de carrière, qui, tels Malcolm Gladwell, Chris Anderson (auteur de The Long Tail) et Thomas Friedman (The Earth is Flat), ont pu, grâce à leurs articles et leurs best-sellers, détrôner les traditionnels gourous de la gestion sur le circuit des conférences. Gladwell y est présenté comme le « prince » du genre. Un progrès notable pour celui que Fast Company décrivait, en 2005, à la suite de la publication de The Tipping Point, puis de Blink, comme un « gourou accidentel« . Chaque fois qu’on lui pose la question, comme pour ce récent portrait dans New York Magazine, Gladwell lui-même continue de souligner qu’il demeure, d’abord et avant tout, un journaliste.

C’est un élément qui teinte à coup sûr les reportages à son sujet: après tout, ceux qui les signent sont, eux aussi, des journalistes. Et (qu’ils osent ou non se l’avouer), ils ont tous, quelque part, ce genre de pensée fugitive: « C’est quand même juste un  #*&%$*??!! de journaliste comme moi, mais qui est célèbre, qui gagne des millions$ avec ses livres, et se fait payer 80 000$ par conférence » (j’avoue limpidement que c’est mon cas). D’ailleurs, à la fin de son portrait, New York Magazine s’est amusé à catégoriser les critiques de Gladwell: on trouve les arrogants affectueux (qui se moquent avec légèreté de ses idées et de son style), les « wannabees » (qui envient sa gloire), les comptables (qui convoitent son fric), et les ennemis (qui l’haïïïssent).

Si l’on tente l’exercice avec quelques-uns des reportages et commentaires parus ici, l’article de The Gazette tendrait à rapprocher son auteur des « comptables »; tandis que, dans sa chronique à l’émission de Christiane Charrette, à Radio-Canada, le publicitaire Patrick Beauduin, qui a assisté à une partie de la Journée Infopresse360 sur l’innovation, où Gladwell était conférencier, penche du côté de ceux qui ne l’apprécient guère… tout en concédant qu’il n’a lu aucun de ses livres, mais que des résumés.

Vous mêmes, qu’en pensez-vous? Faites part de vos commentaires.

  1. Le blogue de Marie-Claude Ducas » Blog Archive » Seth et moi - pingback on 7 mai 2009 at 14 h 55 min

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